Alternance. Comment convaincre un employeur ?

Quand une société recrute un salarié, même en alternance, elle cherche à connaître sa valeur ajoutée, ce qu’il pourra apporter à l’entreprise. Alors, affûtez vos arguments !

Alternance. Comment convaincre un employeur ?

    L'alternance est une excellente porte d’entrée dans le monde professionnel, encore faut-il convaincre une entreprise de vous choisir, vous

    . « Cela suppose d’avoir une vision claire de la fonction visée et une capacité à nommer sa valeur ajoutée par rapport à un employeur. Cela veut aussi dire : savoir la mettre en avant sur les réseaux sociaux et son CV et incarner ces éléments en termes de savoir-être et de discours », déroule Erwan Poiraud, directeur de PPA (Paris pôle alternance). En conclusion,

    partir en quête d’un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation est similaire à une recherche d’emploi classique.

    Avoir envie d'apprendre

    Cela requiert de la méthode, de la persévérance et un projet professionnel construit, condition indispensable pour être convaincant face aux recruteurs. « Un étudiant post-bac n'a pas encore d'expérience. L'important, pour nous, c'est son envie d'apprendre et la façon dont il défend son projet », confirme Nicolas Legrier, responsable du service RH de Bodet, le leader européen de l'affichage horaire.

    Renseignez-vous auprès de l’établissement de formation sur l’aide qu’il peut vous apporter pour décrocher un contrat.

    La plupart ont un service dédié pour accompagner les étudiants dans leur démarche. « Dès le mois d’avril, des réunions étaient organisées par l’école pour nous apprendre à réaliser un bon CV.

    C'est elle également qui s'est chargée d'envoyer les candidatures aux entreprises. Le premier CV a été le bon. Très vite, l'agence Sotheby's International Realty, à Cannes, a souhaité me rencontrer, l'entretien s'est bien passé. Il a juste fallu attendre que j'aie mon bac pour signer le contrat », se souvient Marie Giraudo, en 1re année de BTS professions immobilières à l'Ipag, sur le campus niçois de l'école de commerce.

    7% des jeunes seulement sont en apprentissage en France, contre 15 % en Allemagne. (Source : ministère du Travail et de l’emploi 2017)

    Anticipation

    Moins chanceux, Alexandre Dos Santos, étudiant en BTS MUC (management des unités commerciales), a dû, quant à lui, reporter son projet, faute de trouver un employeur, et a choisi de travailler comme employé libre-service à Carrefour city. Une fois en poste, il a demandé au gérant de le prendre en apprentissage, l’année suivante.

    « La partie peut être rude pour les étudiants post-bac, en concurrence avec les titulaires d’un bac +2 ou 3 qui, eux, ont déjà réalisé des missions en entreprises », reconnaît Fabrice Vigreux, directeur du développement d’ Ascencia Business School , à Paris.

    Son conseil : mener sa recherche d’école et de contrat d’apprentissage ou de professionnalisation en parallèle et se lancer dans la course dès le début de l’année pour une rentrée en septembre.

    D'autant qu'il ne s'agit pas seulement d'obtenir un contrat mais de trouver une mission qui réponde aux objectifs de sa formation. Il est donc important de bien faire préciser le descriptif du poste. Christine Bousquet, directrice du programme master grande école de Montpellier Business School (MBS), recommande de ne surtout pas accepter par dépit un contrat qui ne correspond pas à ses attentes : « Rester deux ou trois ans dans une fonction, c'est très long lorsque l'on s'ennuie », prévient-elle.

    « En Allemagne, l’apprentissage est un moyen de vous tester »

    Témoignage de Manuel Hernandez-Bertrand, commercial chez Schwarzwald Eisenhandel GMBH & CO KG.

    Manuel Hernandez-Bertrand a effectué ses trois années de bachelor Responsable marketing, commercialisation et gestion de l'EGC Strasbourg en apprentissage à Lahr, au pays de Goethe.

    « Je vis en Alsace et pratique l'allemand depuis la maternelle, alors, travailler de l'autre côté de la frontière était pour moi naturel. J'ai d'abord envoyé près de 70 CV à des employeurs en France. N'ayant que de rares retours positifs, mais ne correspondant pas au contenu de ma formation, j'ai adressé ma candidature chez Schwarzwald Eisenhandel GmbH & Co KG, un négociant en acier allemand. Trois jours plus tard, j'étais embauché. L'école m'a accompagné pour la rédaction de mon CV et de ma lettre de motivation car les codes outre-Rhin sont très différents des nôtres. Le salaire net est aussi un peu moins élevé car, en Allemagne, l'apprenti doit s'acquitter de charges sociales, ce qui n'est pas le cas en France.

    En revanche, les entreprises ont une vraie volonté d’investissement sur le long terme. Pour elles, l’apprentissage est réellement un moyen de vous tester et de juger de ce que vous êtes capable d’apporter, diplôme ou pas. À peine un an et demi après mon arrivée chez Schwarzwald Eisenhandel, une promesse orale d’embauche m’a été faite. Huit mois avant la fin de mon contrat d’apprentissage, un CDI m’a été proposé. Depuis juillet dernier, je suis salarié à part entière et gère un portefeuille de clients français. »

    N.T.

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