Première année de licence : le succès du boitier anti-décrochage de l'Université de Créteil (UPEC)

Mesure d'aide en licence. En plein cours, ils posent les stylos et répondent à un QCM qui vérifie s’ils comprennent bien la leçon. Un système qui fait l’unanimité.

Les étudiants des cours de biochimie ont testé l’an passé les premiers modèles du boîtier.
Les étudiants des cours de biochimie ont testé l’an passé les premiers modèles du boîtier.

    Les étudiants plébiscitent les boîtiers anti-décrochage

    En plein cours, ils posent les stylos et répondent à un QCM qui vérifie s’ils comprennent bien la leçon. Un système qui fait l’unanimité.

    Quel étudiant n'a pas eu le sentiment de se retrouver complètement largué pendant que le prof déroule son cours magistral ? Sans jamais oser l'interrompre ? Pour y remédier, des enseignants de la faculté des sciences et technologie de l'université Paris-Est Créteil (Upec) utilisent dans certains cours des boîtiers de vote, arme anti-décrochage parmi d'autres développés par l'université pour lutter contre l'échec en première année.

    Zapettes en main, à l’instar de certains jeux télé ou du permis de conduire, les jeunes répondent en temps réel à des QCM durant le cours. Idéal pour maintenir l’attention, évaluer les connaissances et revenir sur des notions mal comprises. Hier, la faculté a tiré le bilan du premier semestre d’utilisation, l’année passée. Un sondage auprès des étudiants révèle que 93,1 % pensent que les boîtiers sont « de bons outils pour une pédagogie interactive », surtout utilisés toutes les dix à quinze minutes, et 68 % estiment que cela permet d’éviter le décrochage.

    De plus en plus d’enseignants veulent s’y mettre

    Quant aux enseignants, même si tous ne sont pas prêts à franchir le pas, ils constatent « un gain de temps considérable pour la correction et l’intégration des notes de contrôle continu, dégageant du temps pour l’accompagnement des étudiants en difficulté, repérés plus rapidement ». Des résultats qui « incitent à poursuivre et affiner ce dispositif transformant la pédagogie pour la réussite des étudiants », indique l’Upec.

    De quoi convaincre Christophe Morin et Nicolas Dubois, les deux enseignants-chercheurs en biochimie, porteurs du projet, de poursuivre sur cette voie. « On note une réelle différence dans l’implication des étudiants, ça les motive », insiste le premier. « C’est plus facile de capter leur attention plus longtemps et ils sont demandeurs », ajoute le second.

    En cette rentrée, le dispositif commence à se généraliser.

    De nouveaux enseignants s’y mettent : en biologie animale, biostatistiques, sciences pour l’ingénieur, mécanique, maths… Les 900 premières années de licence ont aussi manipulé les boîtiers pour un cours de « neuropédagogie » destiné à mieux gérer les apprentissages. Les 400 zapettes sont désormais utilisées sur les trois années de licence et même en master en biochimie. En revanche, un seul semestre d’utilisation n’a pas permis de dire si cette arme anti-décrochage est efficace. « Il faut attendre une année complète », soulignent les deux enseignants.

    Agnès Vives, @vivesagnes

    D’autres facultés intéressées

    Comme dans certains jeux télé, les boîtiers permettent aux étudiants de répondre à des QCM pour vérifier leur compréhension du cours.

    Les boîtiers anti-décrochage séduisent au-delà des murs de la faculté des sciences et technologie. D’autres composantes de l’université Paris-Est Créteil, qui forme chaque année 30 000 étudiants, sont intéressées. L’IUT de Créteil-Vitry a pris contact avec les enseignants de biochimie. Tout comme l’IUT de Sénart-Fontainebleau en Seine-et-Marne. En Staps aussi (sciences et techniques des activités physiques et sportives), l’équipe réfléchit à l’utilisation de ce dispositif pour leurs cours théoriques. Même en lettres, langues et sciences humaines, les boîtiers pourraient faire leur entrée. « Certains collègues peuvent avoir peur du dispositif, qui demande une certaine organisation, souligne Christophe Morin, maître de conférences en biochimie et président de l’association Promosciences. Il faudrait une meilleure reconnaissance de leur investissement dans les universités. »

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