Pour les formations, l’heure est au bilan détaillé : faut-il conserver certains enseignements en ligne et, si oui, lesquels et dans quelles proportions ?
Cet équilibre à trouver dépendra de chaque type de cursus, mais aussi d’un ensemble de facteurs : âge des étudiants, disciplines enseignées, formation des professeurs, équipements, etc. Témoignages.
Plus de souplesse pour les étudiants
« On réalise combien cela change tout d’être avec les autres dans une salle », se réjouit Margaux Premel (photo ci-contre), étudiante en master 1 à l’école de commerce Iéseg et présidente d’Act* Iéseg.
Elle a retrouvé son campus à Paris et n’a plus que quelques cours de langues en ligne. Si elle apprécie d’être de nouveau en classe, Margaux n’oublie pas les aspects positifs du distanciel, « à commencer par la dimension pratique, les temps de trajets libérés et davantage de souplesse dans l’organisation », liste-t-elle. Pendant le cours lui-même, l’interaction prof/étudiant n’est pas la même : « Prendre la parole est un peu plus difficile lorsqu’on est derrière son écran », mais, paradoxalement, certains étudiants « participent plus facilement sur un chat que dans une salle », songe Margaux.
Son conseil est de choisir le présentiel pour « des matières comme les maths où il est utile d’avoir un prof à ses côtés, ou celles qui supposent un vrai dialogue et des débats ». En ce qui concerne la vie associative, l’option « en ligne » est systématiquement étudiée. « Désormais, pour chaque action, nous nous posons la question : sera-t-elle plus efficace en ligne ou physiquement ? », interroge Margaux. Elle avance que, pour une conférence par exemple, la version numérique « arrange absolument tout le monde ».
Pour les profs, compétence obligatoire
Du côté des professeurs, le confinement a modifié la manière de faire cours : « J’en garde le souvenir d’une expérience extraordinaire », assure François Nevejeans, qui enseigne la stratégie, le management et la gestion des entreprises à l’Ifag, école dédiée à l’entrepreneuriat.
« On est passé d’auteur-interprète, en temps normal, à cameraman, cadreur et spécialiste des effets spéciaux ! », illustre-t-il. Lui a le goût des technologies, ce qui l’a aidé à appréhender les logiciels et applications qui lui servent à enseigner, le tout « en étant très accompagné par l’Ifag les premiers temps ». Au début de la crise, les étudiants rechignaient à allumer leur caméra, ce qui rendait les cours encore plus difficiles à dispenser : « Quelle angoisse pour un prof de parler à des bulles ! », se rappelle François Nevejeans. Progressivement, chacun prend ses marques. À distance, il faut « varier les contenus, multiplier les interactions et les mises en situation, car l’attention des auditeurs est plus fragile », explique-t-il.
Ravi de l’expérience acquise, il estime qu’un prof n’a plus le choix : « Demain, les étudiants seront en entreprise à faire des réunions ou à manager en visioconférence. À nous de montrer l’exemple. »
* Act est une association qui propose aux étudiants une vision optimiste et réaliste des enjeux environnementaux.
Le chiffre
64 % des étudiants disposent d’une bonne connexion internet.
8 % d’entre eux n’ont pas d’ordinateur personnel
Source : Observatoire de la vie étudiante, 2021
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