Coût de la rentrée 2018 : le baromètre de la FAGE en baisse !

Cette année la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) note cette année un repli du coût de la vie, selon leur baromètre annuel que nous dévoilons en exclusivité.

Yohan a dû effectuer un premier emprunt de 10 000 euros pour payer ses études. Il devra demander un second prêt prochainement. LP/Jean-François Badias
Yohan a dû effectuer un premier emprunt de 10 000 euros pour payer ses études. Il devra demander un second prêt prochainement. LP/Jean-François Badias

    Comme Yohan, qui suit une formation de kiné, de nombreux jeunes doivent s’endetter pour payer leurs études. Et ce en dépit d’un repli du coût de la vie, selon le baromètre de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) que nous dévoilons en exclusivité.

    Etudier a un prix : il s’élèvera en septembre à 2240 euros en moyenne pour les jeunes de 20 ans inscrits dans des études supérieures universitaires, d’après le seizième baromètre sur le coût de la rentrée, établi par le principal syndicat étudiant, la FAGE (Fédération générale des associations étudiantes) que nous dévoilons.

    Le chiffre, qui prend en compte les frais courants et les dépenses de rentrée pour un étudiant à l’université, non boursier et vivant dans un studio, marque par rapport à l’an dernier une nette baisse de 6,79 %, principalement liée à la réforme du régime de Sécurité sociale étudiante.

    Une facture globalement en baisse…

    Yohan apprécie la nouvelle : il va économiser 127 euros, soit « un petit week-end de détente entre amis en plus pendant l’année ; un paquet de repas le midi à la boulangerie près de mon école ; ou une partie de mon budget livres de la rentrée, qui va tourner autour de 200 à 300 euros », calcule ce jeune homme de 22 ans, en deuxième année d’école de kiné après un premier cursus en médecine.

    Le gel du plateau-repas au restaurant universitaire, qui plafonne cette année à 3,25 euros, le concerne peu en revanche : il n’existe pas de cafétéria du Crous près de son école. Alors pour que l’intégralité de sa paye de moniteur d’acrobranches le week-end ne parte pas en « Pastabox et en sandwiches » pendant la semaine, il essayera autant que possible de « rapporter sa gamelle » pour sa pause déjeuner. La condition pour pouvoir s’offrir, par ailleurs, « le ciné et un verre après les cours de temps et temps… ».

    …mais des cursus de plus en plus chers

    Mais surtout, cet étudiant, comme beaucoup d’autres, voit son budget ponctionné par les frais de scolarité de son école, payante comme la plupart des instituts agréés pour délivrer le diplôme de masseur-kinésithérapeute. La sienne lui coûte 9250 euros l’année. « J’ai contracté un prêt de 10 000 euros l’an dernier. Là, j’ai réuni la somme avec mes économies, mes jobs d’été et l’aide de mes parents et de ma grand-mère mais l’an prochain, il faudra encore emprunter », souffle-t-il.

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    Si les étudiants en licence bénéficient d’une certaine stabilité des frais d’inscription (170 euros), de nombreux étudiants de cursus non universitaires, comme Yohan, voient depuis plusieurs rentrées la facture de leurs études s’envoler. Selon la FAGE, les tarifs des écoles de commerce en particulier ont bondi de… 64,1 % ces dix dernières années. Et pour devenir ingénieur, il en coûte en moyenne 17 % plus cher qu’il y a cinq ans, dans les écoles publiques comme privées, d’après des chiffres publiés en mai dernier par la lettre spécialisée Newstank.

    Logement et transports : l’addition se corse

    Pour éviter des heures de transport dans les trains de banlieue, les parents de Yohan lui offrent un studio de 14 m² à 600 euros par mois dans la capitale. « Sans eux, je n’y arriverai pas », avoue l’étudiant. De fait, avec des loyers de 640 euros en moyenne à Paris, et 488 euros en province, « le logement représente encore la moitié du budget des étudiants », relève Jimmy Losfeld, le président de la FAGE. Le syndicat évalue à près de 1 % l’augmentation des loyers du privé dans la capitale, pour les studios et appartements de moins de 30 m².

    Les jeunes qui font leurs études hors de l’Ile-de-France sont un peu mieux lotis côté logement… mais de moins en moins bien véhiculés. En cette rentrée, circuler en bus, en tram ou en métro dans les principales villes étudiantes coûtera en moyenne 8 % de plus que l’an dernier.

    La fin de la sécurité sociale étudiante : une dépense en moins

    A partir de cette rentrée, les étudiants sont rattachés au régime général

    Yohan a reçu un courrier de sa mutuelle, la LMDE, cet été. « J’en ai surtout retenu que je n’allais plus avoir à payer de cotisation et que je n’avais pas de démarche spéciale à faire », raconte-t-il. C’est l’autre volet du « Plan étudiant », déployé depuis novembre par le gouvernement : les jeunes en études supérieures sont désormais rattachés au régime général de la sécurité sociale.

    Les mutuelles étudiantes, qui jouaient jusqu’ici le rôle de la Sécu à sa place dans le cadre d’une délégation de service public très critiquée pour son manque d’efficacité, deviennent de « simples » complémentaires santé, non obligatoires. La conséquence de ce chamboulement administratif, dont bien peu d’élèves connaissent les rouages ? Les 217 euros, qui leur étaient demandés à partir de l’âge de 20 ans, disparaissent.

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    Cependant, la facture s’alourdit par ailleurs avec l’arrivée de la CVEC, la « cotisation de vie étudiante et de campus », une sorte de taxe annuelle qui servira à financer la médecine préventive, les services sociaux et la vie sportive, culturelle et associative des facs. Elle s’élèvera à 90 euros pour tous, dès 18 ans, sauf pour les boursiers. Déduction faite, ce n’est donc au final pas 217 euros que les jeunes vont économiser cette année, mais 127 euros.

    Parcoursup : l'incertitude pèse aussi sur le budget

    Sans affectation ou en attente d’une place dans une autre formation que celle dans laquelle ils ont été acceptés, les oubliés de Parcoursup ne peuvent prévoir leur budget logement à l’avance.

    Alors que de nombreux cursus sélectifs, comme les BTS, IUT ou classes préparatoires aux grandes écoles, clôturent ce lundi leurs inscriptions pour la rentrée, encore 60 770 jeunes, soit 7,4 % des inscrits sur la plateforme d’orientation post-bac Parcoursup, sont sans aucune proposition d’affectation, selon le baromètre publié ce week-end par le ministère de l’Enseignement supérieur.

    S'ajoutent à ce chiffre, dans le purgatoire de l'orientation, 90 196 autres élèves (11,1 %), en attente qu'une place se libère dans une autre formation que celle pour laquelle ils ont été acceptés. Comment chercher un logement privé ou garder sa place dans les très demandées cités universitaires, quand on ignore où l'on va commencer ses études ?

    La question a pourtant son importance au moment du calcul du budget. Ce travers du nouveau processus fait partie des points « qui doivent être améliorés », a admis mercredi la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, au micro de France Inter. Le bilan de Parcoursup, promis par le gouvernement, est annoncé pour septembre avec un comité d’experts.

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