Grande distribution spécialisée : les jeunes diplômés y sont très convoités

Malgré les difficultés rencontrées par certaines enseignes, la grande distribution spécialisée recrute, comme chaque année. Un secteur où les plus motivés ont des opportunités d’évolution intéressantes.

A 25 ans, Edouard Barbé est responsable services clients d’un Décathlon parisien
A 25 ans, Edouard Barbé est responsable services clients d’un Décathlon parisien

    Malgré les difficultés rencontrées par certaines enseignes, la grande distribution spécialisée recrute, comme chaque année. Un secteur où les plus motivés ont des opportunités d’évolution intéressantes.

    Leroy Merlin, But, Décathlon, Darty, Sephora, la Halle… Une multitude d’enseignes, de concepts, de thématiques, telle est la grande surface spécialisée (GSS). Souvent définie par opposition à sa grande sœur, la grande surface alimentaire (GSA), la GSS recouvre en effet des univers aussi divers que le bricolage, le jardinage, le sport, l’équipement de la personne et de la maison. Autre particularité du secteur : les différentes formes d’organisation des acteurs. D’une part, les enseignes intégrées, encore appelées succursales. La plupart font partie de la galaxie Mulliez. D’autre part, moins connu, le commerce indépendant associé qui rassemble des réseaux comme Bricomarché, Intersport, Joué Club. Enfin, des enseignes comme But, qui se sont construites sur le système de la franchise.

    GSS cherchent vendeurs

    « Nous notons un recrutement stable dans les points de vente. L’année dernière, 200 points de vente ont été créés dans le secteur de l’équipement de la maison et de la personne.

    Quand un magasin ouvre, en moyenne, neuf emplois sont créés », constate Chantal Zimmer, déléguée générale de la Fédération française de la franchise. Quant aux adhérents de la Fédération des enseignes du commerce associé, dont un tiers sont présents dans la GSS, ils ont recruté 6000 personnes l’année dernière. Les deux fédérations restent toutefois prudentes sur les recrutements à venir, mais Chantal Zimmer précise tout de même que les franchisés recherchent beaucoup de vendeurs.

    Les chefs de rayon motivés gravissent facilement les échelons

    La plupart des postes à pourvoir le sont dans les magasins et il existe une pénurie dans certains métiers. « Il est difficile aujourd'hui de recruter des chefs de rayon. Ce métier contraignant, notamment du fait d'amplitudes horaires importantes, connaît un turnover significatif », constate Benoît Allo, directeur de la division distribution et commerce chez Page Personnel. En termes de rémunération, un chef de rayon débutant gagne en moyenne 24000 € brut annuels, le salaire moyen des profils confirmés atteint 30000 € brut annuel. Et pourtant, cette fonction permet souvent aux plus motivés et aux passionnés de gravir les échelons.

    « Dans ce secteur, les possibilités d'évolution sont assez aisées. Les enseignes recherchent d'ailleurs des personnes très impliquées dans l'entreprise, des collaboracteurs », confirme Cyril Capel, directeur associé du cabinet CCLD Recrutement. Ainsi, un vendeur ayant fait ses preuves peut devenir chef de rayon puis chef de département et enfin responsable d'un magasin.

    Dans le cas des franchises et des commerçants associés, le directeur du magasin, véritable chef d'entreprise, peut bénéficier d'aides notamment financières pour se lancer. Accompagner ses salariés vers la création d'entreprise devient un moyen pour les enseignes de ce secteur de les fidéliser.

    Les jeunes diplômés y sont très convoités

    Depuis une dizaine d’années, la grande distribution courtise les jeunes diplômés issus notamment d’écoles de commerce. La grande distribution spécialisée (GSS) elle aussi emprunte cette voie. « Si les profils d’autodidactes intéressent encore les enseignes, elles ont le désir de recruter des jeunes diplômés pour répondre à des problématiques du secteur telles que le multicanal ou l’e-commerce », explique Valérie Renaudin, responsable du master distribution et relation clients.

    Certaines enseignes de la GSS, comme Décathlon, n'hésitent d'ailleurs pas à utiliser les méthodes des entreprises « préférées » des jeunes étudiants comme L'Oréal. L'enseigne multisport a en effet organisé en début d'année un « business game », jeu d'entreprise qui a permis à huit étudiants de s'immerger pendant une semaine dans le quotidien d'un magasin. D'autres leviers plus conventionnels mais pas moins efficaces comme l'alternance sont également mis en place.

    « Pour le métier de chef de secteur commerce, nous avions des difficultés à trouver des profils avec minimum trois à cinq ans d’expérience. Pourquoi alors se priver de profils évolutifs avec une tête bien faite ? » remarque Sandrine Langlois, responsable développement emploi et relations écoles. Cette fonction aux multiples facettes nécessite de nombreuses compétences. En effet, le chef de secteur commerce gère trois rayons et manage une quinzaine de personnes (responsables de rayon et vendeurs).

    Des liens tissés avec de grandes écoles

    Pour répondre à ce besoin, l'enseigne de bricolage a commencé il y a un an à tisser des liens avec de grandes écoles et a décidé de renforcer le recours à l'alternance.

    Une première promotion d’une dizaine de jeunes diplômés de niveau bac + 4-5 avec un stage significatif dans la grande distribution a été recrutée en CDI. Ils sont accompagnés pendant sept mois par un chef de secteur commerce aguerri qui leur confie différentes missions puis, pendant deux à trois mois, ils sont mis en situation réelle avant de devenir totalement autonomes. « C’est un poste tremplin. L’objectif à moyen terme est de leur donner la possibilité de devenir directeur de magasin », assure Sandrine Langlois.

    Du côté d’Intersport, si la démarche en est aux prémices, l’enseigne entend la développer. « Depuis deux ans, nous sommes en contact avec les responsables des relations écoles-entreprises, à qui nous transmettons nos offres de stage. Cette année, nous avons eu huit stagiaires issus de grandes écoles au siège », se réjouit François Bouche, secrétaire général d’Intersport. Des opportunités à saisir donc, d’autant que, cette année, l’enseigne a prévu d’ouvrir une trentaine de magasins et de recruter 650 personnes dans toute la France.

    « Je suis passée de conseillère de vente à directrice de magasin »

    Aurélie TANNÉ, 29 ans, directrice de magasin Sephora à Montigny lès Cormeilles (Val d’Oise)

    A bientôt 30 ans, Aurélie Tanné vient de prendre les rênes d’un magasin Sephora, situé en banlieue parisienne. Il y a encore quelques semaines, elle était spécialiste (manageuse de rayon) couleur (maquillage) dans un autre magasin, à Eragny (Val-d’Oise). Une promotion qui vient confirmer un parcours sans faute.

    A la suite d’un stage effectué lors de son CAP esthétique-cosmétique

    , elle devient conseillère de vente parfums à Cergy-Pontoise (Val-d’Oise). Elle poursuit ses études en préparant un brevet professionnel (BP) esthétique-cosmétique en alternance. Pendant deux ans, elle partage son temps entre l’école et un poste de conseillère de vente soins (produits pour le visage et le corps).

    Lors d’une évaluation avec sa responsable, elle soumet son désir de devenir spécialiste. Quelques mois plus tard, l’opportunité se présente : un magasin ouvre à Eragny. « J’ai managé des conseillères de vente, cinq pendant un an et demi puis trois en charge de la couleur. Une fois par mois, j’étais en contact avec les commerciaux des marques pour faire un point sur le merchandising, les ventes, etc. Je m’occupais également de la gestion des stocks et bien sûr de l’animation du magasin », explique-t-elle.

    A ce poste, la jeune femme gagnait entre 1500 € et 2000 € brut par mois, sans compter les primes. Aujourd’hui, en tant que directrice de magasin, Aurélie Tanné pourra non seulement continuer à apprendre mais aussi transmettre sa passion du métier.

    Article issu du Parisien / Aujourd'hui en France : Supplément Economie du 15 octobre 2012

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