Erasmus. Etudier en alternance à l'étranger... c'est possible !

Erasmus est encore trop réservé aux étudiants et pas assez aux apprentis. La ministre du Travail Muriel Pénicaud souhaite que davantage d’apprentis fassent des séjours à l'étranger.

Emilie L. l’assure, ses six mois en apprentissageau Royaume-Uni lui ont permis de faire de gros progrès.
Emilie L. l’assure, ses six mois en apprentissageau Royaume-Uni lui ont permis de faire de gros progrès.

    « L’Auberge espagnole », les tapas grignotées dans les bars du vieux Barcelone, ce n’est toujours pas pour eux ! A la différence des étudiants, les apprentis, qui peuvent partir en stage avec Erasmus depuis 1995, ont toutes les peines du monde à bénéficier de ce programme d’échanges européen. C’est le constat que fait le gouvernement.

    Depuis trente ans que ce système européen de bourses existe, seulement 25 000 apprentis (contre 615 000 étudiants) ont pu en profiter. Et, cette année encore, ils n'ont été qu'une poignée à partir -- 6 800 --, soit près de sept fois moins que leurs congénères des facultés et des grandes écoles. « Insuffisant » pour l'exécutif, qui envisage d'en envoyer 15 000 par an à l'étranger.

    « Erasmus est encore trop réservé aux étudiants et pas assez aux apprentis »

    Pour la plupart d'entre eux, cette expérience a ressemblé davantage à un voyage d'études qu'à une formation au contact de nouveaux savoir-faire. Dans le meilleur des cas, elle s'est limitée à un mois sur place. Tout juste de quoi se familiariser avec la langue ! « Dans l'esprit des gens, Erasmus est encore trop réservé aux étudiants et pas assez aux apprentis », explique Muriel Pénicaud, ministre du Travail. « Pourtant, cette expérience représente à la fois une meilleure chance d'être embauché et une manière de donner confiance. Soit à la fois une dimension professionnelle et d'ouverture. L'adage Les voyages forment la jeunesse est tout à fait vrai », poursuit la ministre, qui souhaite inverser la tendance « dès 2018 » en s'attaquant à un certain nombre de freins. Principal chantier : rendre Erasmus plus visible au sein même du monde de l'apprentissage, où le dispositif reste largement ignoré.

    D'ici à janvier 2018, « un guide pratique complété par une application coéditée avec l'Allemagne sera diffusé dans les CFA (NDLR : centres de formation d'apprentis) ». Dans chacun d'eux, un « référent mobilité » accompagnant les jeunes devrait être mis en place et une initiation aux langues étrangères proposée.

    Les employeurs veulent garder leurs apprentis

    Enfin, l'ex-ministre des Finances et député européen Jean Arthuis est missionné dès aujourd'hui pour lever les obstacles juridiques et pédagogiques du programme Erasmus destiné aux apprentis. Objectif : le rendre plus incitatif auprès des employeurs, qui ne sont pas encore tous convaincus. En effet, quand ils font le choix de former un apprenti, les employeurs ne voient pas l'intérêt de le laisser partir pour six ou neuf mois. C'est ce verrou que veut faire sauter le ministère du Travail, pour que l'inégalité soit enfin comblée.

    « En Angleterre, j’ai pris de l’assurance »

    Témoignage d'Emilie, 21 ans, a passé six mois en alternance à Bournemouth.

    Au départ, elle souhaitait simplement « faire une pause » entre deux formations. Elle en est ressortie avec plus d’expérience.

    Emilie Le Febvre, titulaire d’un Bac pro Arcu (accueil, relations clients et usagers), se réjouit de ses six mois en apprentissage avec Erasmus à Bournemouth (Royaume-Uni), où elle a alterné entre l’European English School et un job de réceptionniste. « Je voulais apprendre l’anglais, mais aussi vivre autre chose », explique Emilie, d’une voix souriante. Bournemouth, ville étudiante située au bord de la mer, semblait donc être la destination idéale. Six mois après, elle n’est pas déçue. Ses progrès sont impressionnants, tant au niveau personnel que professionnel.

    Une expérience appréciée des employeurs

    « En Angleterre, j’ai pris de l’assurance. Lorsqu’on se retrouve seul, on est obligé de se débrouiller, mais aussi de pratiquer l’anglais. Ne serait-ce que pour demander sa route… » Accueillie dans une petite structure, en basse saison, elle s’intègre facilement. Son expérience lui a surtout permis de devenir bilingue. Un critère de choix pour les recruteurs, notamment dans le domaine de la communication, où elle poursuit ses études en BTS.

    « Au cours de mes entretiens, on voit toujours mon stage d’un bon œil. » Emilie conseille donc vivement cette expérience à tous les jeunes qui souhaitent se lancer.

    Consultez les site Generation Erasmus pour plus d'infos pratiques sur l'apprentissage via Eramus

    par Aline Gérard et Bartolomé Simon

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