Etudier à distance, entre galères et bonnes surprises

A la fac, en classe prépa, dans les grandes écoles, après plus d’un mois de cours à distance, quel est le bilan des étudiants ?

Paris est sous confinement strict depuis le 17 mars 2020. La Fac de Tolbiac restera fermée après le 11 mai, comme les écoles d'enseignement supérieur
Paris est sous confinement strict depuis le 17 mars 2020. La Fac de Tolbiac restera fermée après le 11 mai, comme les écoles d'enseignement supérieur

    Une année d’étude très particulière. C’est le souvenir qui restera aux étudiants de France et d’ailleurs quand l’épidémie de Covid-19 sera derrière nous. Quand le confinement a été décidé en France, le premier semestre était déjà bouclé pour une partie d’entre eux, mais rapidement il leur a fallu s’organiser pour apprendre à apprendre autrement - à distance. Avec parfois de vraies galères pour ceux qui n’ont pas la chance d’avoir une bonne connexion internet, ou qui ont dû rester dans leur chambre de cité U.

    Discord, plateforme la plus utilisée pour les cours à distance ?

    Selon un sondage en ligne réalisé par Diploméo auprès de 6288 étudiants âgés de 16 à 25 ans, 55% d'entre eux vivent mal le confinement, et pour 68% leurs cours en ligne se passent bien. Christophe, étudiant en journalisme à l'IJBA, à Bordeaux, fait partie de ceux qui ne vivent pas trop mal le confinement et son lot de privations. L'étudiant en en M1 a gardé pratiquement le même emploi du temps à distance, avec des cours assurés par ses professeurs sur Zoom ou Skype, à hauteur de 10 heures de cours par semaine. Avant le confinement il est rentré chez son père, à Valence, pour avoir de meilleures conditions d'études : "On a des cours de 2 à 3 heures, le matin et l'après-midi. Mais ça n'est pas toujours facile de bien rester concentré, avec le téléphone juste à côté et le prof qui ne nous voit pas... Donc je prends des notes, comme dans un cours en présentiel, ça aide à rester concentré. Evidemment nous n'avons pas pu faire de terrain pour les reportages, comme prévu, mais on a beaucoup de travail personnel à faire, et une espèce de fausse impression d'avoir beaucoup de temps pour le faire - sauf que pas du tout !'.

    Contrairement à Christophe, Hugo, étudiant à Audencia, a fait le choix de rester dans son appartement d’étudiant, avec son colocataire, plutôt que de rentrer dans sa famille à Lyon : “L’école a bien anticipé la situation, en demandant aux professeurs de préparer des vidéos de certains de leurs cours, du coup nous avons presque autant d’heures chaque semaine qu’avant le confinement, environ 20 heures, avec des cours en direct presque tous les jours. Heureusement il ne s’agit pas de cours magistraux ! Les professeurs nous donnent des cas pratiques à étudier et les cours théoriques sont disponibles sur une plate-forme, nous devons les préparer avant chaque cours qui est donc centré sur les échanges avec le professeur. Evidemment ça n’est pas aussi efficace qu’avec un professeur à 10 mètres, mais l’école fait le max je crois pour que nous n’y perdions pas. D’autant que les partiels arrivent en juin…”.

    Cachan. Etudiant étranger, Jonas passe une bonne partie de ses journées de confinement à jouer à la console.

    Des profs si loin, et si proches

    Malgré les circonstances, difficiles en effet d’oublier les enjeux d’orientation et la pression des examens et des concours. En prépa littéraire à Avignon, Alexandre a d’ailleurs fait un mini “burn-out” au bout d’un semaine de confinement : “La prépa en confinement, c’est particulier ! Dès le début j’étais à fond, les professeurs aussi qui sont presque tous passés en classe virtuelle dès le début. Mais à force d’être devant des écrans toute la journée, j’ai commencé à avoir de grosses migraines, tous les jours dès 14/15 heures… J’ai envoyé un mail à un de mes profs pour lui dire que je n’arrivais pas à travailler suffisamment, et il m’a répondu “c’est normal, nous non plus !”. Du coup je me suis reposé 3 jours, et maintenant je fais super attention aux temps que je passe devant l’ordinateur, le téléphone, et même la télé”.

    Point positif pour Alexandre, cette expérience des cours à distance aura été paradoxalement une occasion de se rapprocher de certains profs : “Ils sont très bienveillants, ils nous donnent plus de temps pour faire nos exercices… Dès le début du confinement ils ont pris de nos nouvelles, et se sont inquiétés de savoir si nous avions le bon équipement pour travailler à distance. Surtout, à force de les voir chez eux, avec le chat ou un enfant qui passe derrière eux, les rapports sont plus cools, et l’ambiance de travail très détendue“. Cette nouvelle familiarité dans les rapports avec les enseignants revient beaucoup dans les témoignages des étudiants confinés, y compris ceux des universités, comme Lou, en L1 Maths-informatique à Sorbonne Université : “Tous les professeurs de notre fac sont sur le Discord, et ils doivent y passer pas mal de temps, car dès qu’on pose une question, que ce soit sur les cours ou l’orientation, on a une réponse très rapide !”. La perspective de devoir passer des partiels à distance a bien inquiété un peu l’étudiante, mais comme beaucoup d’autres elle a appris la semaine dernière qu’elle serait finalement évaluée sur ses notes du semestre. Un soulagement, même si les cours en présentiel lui manquent : “Le plus dur c’est d’imaginer que nous allons devoir encore attendre au moins 3 mois avant de remettre les pieds à l’université. J’avais déjà été privée de fac pendant les grèves de cet hiver, donc cette année j’aurai eu ⅓ de cours en présentiel en moins que ce qui était prévu, sans compter les semaines de vacances où j’aurais aimé travailler à la bibliothèque de la fac, ce qui n’a pas été possible puisqu’elles ont fermé mi-mars… Vivement l’année prochaine !”.

    Sandrine Chesnel

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