L'alternance, une formule qui séduit les entreprises

Pour les étudiants, la voie de l’apprentissage est avantageuse en termes financiers mais aussi d’expérience professionnelle. Quelles sont les motivations des groupes et des PME qui s’engagent auprès d’eux ?

L'alternance, une formule qui séduit les entreprises

    Pour les étudiants, la voie de l’apprentissage est avantageuse en termes financiers mais aussi d’expérience professionnelle. Quelles sont les motivations des groupes et des PME qui

    s’engagent auprès d’eux, dans la durée ?

    Les clichés ont la peau dure, et ceux liés à l'alternance n'échappent pas à la règle. Pourtant, cette voie n'est pas réservée à l'enseignement secondaire professionnel, elle occupe même une place importante dans les formations du supérieur. D'après les données de la DARES (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques), un tiers des 280 000 contrats d'apprentissage signés en 2013 dans le secteur privé concerne des Bac+2 et plus.

    Une tendance qui se renforce, d’après l’exemple du CFA (centre de formation d’apprentis) Léonard de Vinci (Hauts-de-Seine) – qui propose plusieurs cursus de niveau Bac+3 à Bac+5. « Le volume de contrats proposés par les entreprises connaît un essor très fort, les sessions de recrutement sont complètes de plus en plus tôt dans l’année, indique Christian Mauger, directeur du CFA. Pour 2015, l’augmentation est de l’ordre de 30 %. »

    Acte citoyen et logique 
de pré-recrutement

    Comment expliquer un tel engouement ? « Les entreprises de toutes tailles et tous secteurs recherchent ces profils, pour des raisons variables. Les groupes du CAC 40 risquent des pénalités s'ils ne disposent pas de 4 % d'apprentis dans leurs effectifs, mais généralement ils atteignent ce taux, voire le dépassent. C'est avant tout un acte citoyen, un engagement politique, ainsi qu'une logique de pré-embauche. » Plusieurs grandes entreprises sont effectivement de gros recruteurs d'apprentis, comme le Crédit Agricole ou Orange. De son côté, le groupe Carrefour a intégré une centaine d'étudiants de BTS ou de formation Bac+3 en 2015, sur des postes variés : achats, logistique, marketing, e-commerce, etc.

    Du côté des PME et des startups, la motivation est un peu différente, estime Christian Mauger : « Ces structures apprécient de bénéficier d'un œil neuf, notamment dans les secteurs innovants. Un phénomène nouveau, qu'on observe depuis environ cinq ans. » Un point de vue confirmé par Céline Messirejean, responsable RH de Cabesto, une chaîne de magasins spécialisée dans les plaisirs de l'eau. « Les étudiants en apprentissage apportent un regard différent sur nos activités, ils nous font avancer grâce aux missions qu'ils réalisent, et de notre côté nous leur apportons des connaissances de terrain, estime-t-elle. L'avantage de la formule est donc réciproque. »

    Savoir se rendre indispensable

    De quoi également sécuriser les recrutements, à l’image de cette jeune apprentie embauchée ensuite en tant que responsable de rayon. Dans une démarche d’amélioration, Cabesto est aujourd’hui impliquée dans le 
Cercle des PME, mis en place par Kedge Business School. « Nous partageons les mêmes enjeux et ces échanges nous permettent d’avancer sur le recrutement d’apprentis du supérieur. »

    Du côté de NoSite, les relations avec l’enseignement supérieur concernent principalement l’IIM (Institut de l’Internet et du Multimédia). « Notre agence de communication digitale monte en puissance, nous avons donc besoin de renforts et l’alternance est une solution avantageuse, explique Stéphane Voyez, directeur 
de clientèle. C’est une alternative à un recrutement immédiat en CDD ou CDI d’un chef de projet junior. » Là encore, l’idée sous-jacente est celle du pré-recrutement d’un futur diplômé, déjà aguerri d’un point de vue professionnel. « En termes de positionnement, il y a une différence claire entre un stagiaire et un apprenti, estime Stéphane Voyez. Le premier est plus attentiste, il va réaliser ce qui lui est demandé. L’apprenti est proactif, il cherche à se rendre indispensable et est force de proposition. Il sait qu’il a une carte à jouer pour convaincre et obtenir une proposition d’embauche. »

    G.M.

    FOCUS

    Apprenti et tuteur : 
une relation de confiance

    Le 1er octobre, Yoann Deschamps a signé son CDI chez Stabilo, l’un des leaders des fabricants d’instruments d’écriture en Europe. Il n’est pourtant pas un nouveau venu, ayant effectué sa dernière année de master à 
l’EM Strasbourg Business School en 
apprentissage dans la même entreprise. Une expérience réussie qui a donc débouché sur une embauche, et qui va lui permettre de poursuivre la mission qui lui avait été confiée : 
occuper la fonction de community manager et développer la présence de Stabilo sur les réseaux sociaux.

    Si Yoann Deschamps a rempli à bien cette mission, il identifie 
facilement le principal facteur de réussite à ses yeux : « La relation avec mon tuteur, basée sur la confiance et les apports mutuels

    . Et mon cas n’est pas isolé : dans ma promotion, c’est toujours ce qui ressort lorsque j’en parle aux autres étudiants. » Pour Claude Bernard, chef de projet marketing, le rôle de tuteur était une première. « Je suis habitué à encadrer des stagiaires, or la relation est différente avec Yoann. Il avait déjà effectué une année d’apprentissage, et donc avait des réflexes professionnels et a pu apporter ses propres compétences. J’étais davantage un manager qu’un 
formateur. » Les premiers mois se passent en étroite collaboration, avec une montée en puissance progressive de la mission. « Dès que Yoann a gagné en assurance suite à nos premiers tests sur les réseaux sociaux, il a pris davantage d’autonomie. »

    « Claude est mon supérieur, mais au quotidien il a toujours privilégié l’égalité dans nos échanges, dans une logique de complémentarité, complète le community manager. Nous avons depuis le début des points informels dans lequel 
j’expose mes idées, il m’apporte en retour la vision marketing. » Autre clé du succès, le respect du rythme école-entreprise que doit suivre l’apprenti – et auquel l’entreprise doit se plier. « C’est une contrainte dont il fallait tenir compte en termes de charge de travail et 
d’organisation », confirme Claude Bernard. Une contrainte qui ne se pose plus aujourd’hui !

    Quelle rémunération pour les apprentis ?

    En plus de la prise en charge des coûts de formation par l’entreprise, l’apprenti bénéficie d’un salaire qui varie selon son âge et son niveau d’études.

    Première année :

    25 % du Smic avant 18 ans, 41 % du Smic de 18 à 20 ans, 53 % du Smic à 21 ans et plus.

    Deuxième année :

    37 % du Smic avant 18 ans, 49 % du Smic de 18 à 20 ans, 61 % du Smic à 21 ans et plus.

    Troisième année :

    53 % du Smic avant 18 ans, 65 % du Smic de 18 à 20 ans, 78 % du Smic à 21 ans et plus.

    Source : DARES, février 2015

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