Trouver un studio à Paris : un vrai chemin de croix

Logement étudiant : quand on rentre à l’université, trouver un studio dans la capitale est un véritable parcours du combattant !

Notre reporter s’est mis dans la peau d’un étudiant : « Je pars avec un budget serré de moins de 1000 € de loyer par mois. En contrepartie, je décide de ne pas être très exigeant sur la superficie, du moment qu’il y a suffisamment de rangements et l’essentiel.

A peine quelques coups de fil passés, force est de constater que les logements dans la capitale partent vite, très vite : beaucoup ont déjà été loués depuis la publication des annonces.

Surprenant, certaines personnes n'hésitent pas à revoir leur messagerie vocale pour l'occasion : "Si vous me contactez pour le logement, merci de laisser votre nom, prénom, de les épeler, de me donner votre âge, votre profession et de répéter le tout deux fois."

Histoire de faire le tri a priori. Au bout de quelques numéros, je finis par avoir un propriétaire dont le logement est encore disponible. 615 € pour 12 m2 meublés dans le XXe. A 27 € en moyenne le m2 dans cet arrondissement, je devrais normalement en avoir pour moins de 400 €.

Arrivé du côté de la porte de Bagnolet, premier constat : le quartier ne justifie pas le prix. Dans le bâtiment, des travaux qui font désordre, mais on m’assure qu’ils ne seront pas longs. Je réalise en quoi consiste la salle de bain : micro-lavabo, douche dans laquelle je peux à peine rentrer tant elle est étroite, et pas même de porte pour séparer ce coin toilette du reste.

La petitesse des lieux n’empêche pas les propriétaires d’être exigeants : en plus de la caution d’un mois de loyer qui sera encaissée, ils me demandent une garantie parentale. Parce qu’il faut bien que l’on puisse se retourner contre quelqu’un si vous ne pouvez pas payer.

Une addition salée

Je commence à faire l’addition : en plus des 615 € de loyer, je devrai m’acquitter de 70 € de charges pour l’eau et le chauffage… Soit 685 € au total, plus l’électricité pour alimenter les plaques chauffantes et le chauffe-eau. Les propriétaires me soutiennent que l’électricité ne devrait pas coûter plus de 20-25 € par mois. Mais en ajoutant l’abonnement Internet, ça commence à faire beaucoup. Après plusieurs visites sans résultat, ma dernière chance se situe rue de Lagny, près de Nation : rendez-vous est pris pour 19 heures. Arrivé cinq minutes en avance, j’arrive face à dix personnes qui attendent déjà sur le trottoir, devant la porte. Les passants nous regardent avec curiosité. Quarante minutes plus tard, la propriétaire n’est toujours pas arrivée, mais aucun des prétendants n’a décollé les pieds de ce trottoir. Las, je décide de repartir. Bredouille. »

Amaury Baradon

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