Métiers créatifs. Salariat ou freelance... et si je travaillais autrement ?

Plus encore que dans les autres métiers, les créatifs se sont emparés du statut d’indépendant. Pour plus de liberté. À condition d’avoir un bon réseau…

Métiers créatifs. Salariat ou freelance... et si je travaillais autrement ?

    Beaucoup de profils créatifs ne conçoivent pas le salariat comme un modèle à suivre. Si bien que la gig economy – de l’anglais gig, d’ordinaire utilisé pour évoquer les dates de concerts de musiciens, courant de cachet en cachet – est devenue incontournable. Selon l’étude Millenials Survey du cabinet de conseil Deloitte, 80 % des jeunes de la génération Z envisageraient de travailler ainsi.

    Martine Kowal a créé en 2001 la première agence de freelances créatifs en France : CreativLink. Selon elle, « ce n’est pas un statut que ces profils recherchent, mais d’abord la liberté de pouvoir répondre à toute opportunité qui se présente. » Travailler comme salarié quelques mois, puis passer en autoentreprise pour effectuer une mission. « Leur carrière est entrecoupée de périodes de salariat et de freelance », observe-t-elle. Chefs de projet, graphistes, concepteurs-rédacteurs, webdesigneurs, motion designeurs : les profils présents chez CreativLink, autrefois très artistiques, sont plus diversifiés aujourd’hui, « avec une palette de compétences techniques apportées par le digital », explique Martine Kowal. Une répartition que l’on retrouve dans les chiffres. D’après l’étude menée par la communauté de freelances Malt l’année dernière, la première fonction chez les freelances en France est celle de développeur. Mais viennent tout de suite après des professions plus créatives : graphistes, designeurs, tra-

    ducteurs et rédacteurs.

    Le réseau d’abord

    Devant l’attirance des créatifs pour cette formule, une mise en garde s’impose. De fait, la vie d’indépendant peut s’avérer compliquée. Au rang des difficultés rencontrées, vient d’abord celle de la recherche de clients, puis la fluctuation des revenus, les contraintes administratives, la difficulté de louer un appartement, la solitude au travail, etc. Autant de factures à payer pour sa liberté. « En temps de crise comme celle que nous traversons, certains projets sont forcément mis en attente, avec peu de visibilité pour le freelance sur les mois à venir », ajoute Martine Kowal. Il s’agit d’y être bien préparé !

    Et de l'expérience aussi

    Les formations ont pris le parti d’informer leurs étudiants sur les différents statuts. « Je conseille à tous d’avoir une activité en entreprise avant de se lancer seul », insiste Grégory Saraceni, directeur de l’Ican (spécialisée en design numérique, game design, animation 3D) et de l’Efet Studio Crea (graphisme, design, architecture d’intérieur), à Paris.

    En somme, accumuler les expériences, mais également comprendre le fonctionnement d’une agence ainsi que le management, et surtout se constituer un carnet d’adresses, seront plus tard de bonnes cartes de visite sur le marché des indépendants. Bien sûr, tous n’écoutent pas ces recommandations.

    D’ailleurs, « leur statut d’indépendant débute de plus en plus tôt. Dès les premières années d’études, ils peuvent effectuer de petits projets seuls et nous sommes les premiers à les accompagner en ce sens », explique Grégory Saraceni, qui a multiplié les casquettes, de designeur salarié à patron d’agence, freelance et aujourd’hui directeur d’école… « La plupart de nos professeurs aussi ont des activités en indépendants. Les créatifs apprécient beaucoup cette forme de liberté. » Difficile, dès lors, de le déconseiller aux étudiants.

    Le chiffre :

    69 % des freelances ont moins de 35 ans - Source : 404 Works, 2020

    « Depuis le confinement, la peinture revient fort »

    Quel a été votre parcours ?

    Après le lycée, j’ai effectué une année préparatoire afin de pouvoir intégrer une école d’art. À l’époque, je me voyais plutôt faire de l’animation. L’ECV Lille m’a permis de découvrir la réalité des métiers de la création. Je me suis alors tournée vers la communication visuelle, tout en disposant d’une formation assez complète pour répondre à des projets de webdesign ou même d’édition.

    Vous êtes-vous lancée tout de suite en indépendant ?

    J’ai d’abord travaillé pendant deux ans en agence de publicité, en tant directrice artistique. Mais ce métier s’est peu à peu éloigné du graphisme, et le volume de travail était énorme. Je me suis dit : Si je mettais la même énergie au service de mon propre projet, je suis sûre que je réussirais.

    Je me suis lancée. Comme j’avais une base de clients, les premiers temps ne m’effrayaient pas. Mais j’ai dû apprendre à me structurer, gérer l’administratif, le commercial…

    Aujourd’hui, vous faites exclusivement de la peinture ?

    Je m’étais un peu éloignée de la peinture, puis me suis reconcentrée dessus, d’abord à titre personnel. Comme, depuis un an, cela a bien décollé, je ne fais plus que ça : couvertures d’albums, projets divers pour des marques… Toujours en freelance, bien sûr.

    J’ai de la chance, depuis le confinement la peinture revient très fort dans la communication visuelle des marques. Mes conseils aux étudiants ? Prenez le temps de réfléchir, suivez votre intuition et travaillez beaucoup !

    > Cours en présentiel ou à distance : une rentrée hybride, mais pour combien de temps ?

    > Cours à distance : 5 conseils pour étudier efficacement

    > Comment transmettre efficacement des connaissances ?

    > Montpellier Business school : « Notre objectif est de former des leaders de la transition écoresponsable »

    > Orientation. Ecoles et métiers de la création : laissez parler votre créativité

    > Formations. Les métiers du design à la pointe

    > Graphisme, design, mode, jeux-vidéo... les écoles de la création au banc d'essai

    > Métiers créatifs. Salariat ou freelance... et si je travaillais autrement ?

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    L'Ecole Multimedia
    Arts / Audiovisuel / Design
    Paris
    Audencia Business School
    Economie / Finance / Banque / Comptabilité
    Nantes
    IÉSEG School of Management
    Commerce / Gestion / Management
    Lille