Parcoursup - Les réussites et les ratés en 2018 : mention peut mieux faire

La nouvelle procédure informatisée d’admission dans l’enseignement supérieur prend fin ce vendredi. Bilan d’un système qui a suscité de nombreuses controverses.

Parcoursup a connu une première année loin d’être évidente. Le gouvernement devrait annoncer des ajustements pour l’année prochaine. LP/Guillaume Georges
Parcoursup a connu une première année loin d’être évidente. Le gouvernement devrait annoncer des ajustements pour l’année prochaine. LP/Guillaume Georges

    Le très long feuilleton se terminera à 23h59, ce vendredi. Ouvert le 22 janvier, Parcoursup fermera ses portes. Bâtie sur les ruines de son prédécesseur Admission Post Bac (APB), la nouvelle plateforme a été largement critiquée pour sa gestion des 812 047 jeunes candidats à une place dans l’enseignement supérieur. Mais quel est le bilan de cet outil controversé ? « Le Parisien » - « Aujourd’hui en France » décerne ses notes.

    La fin du tirage au sort : 20/20

    Un « naufrage », « brutal et inégalitaire ». Pour promouvoir Parcoursup, le gouvernement a multiplié les attaques contre son ancêtre APB et son tirage au sort dans les filières « en tension », soit celles où il y avait plus de postulants que de places. Le phénomène touchait certaines formations de santé, de droit, sport ou psychologie.

    « En 2017, le tirage au sort a concerné 66 000 étudiants (moins de 1 % des effectifs), souligne Jérôme Teillard, chargé de Parcoursup au ministère de l’Enseignement supérieur. Là, le logiciel empêche les universités d’utiliser cette possibilité. » Si la rentrée 2018 a été épargnée par ce problème, les opposants à la plateforme dénoncent le remplacement d’une tare par une autre avec la mise en place d’une sélection à l’entrée des facs.

    Le choix du lieu d’étude : 10/20

    Le ministère l’avait promis : Parcoursup devait faire tomber les frontières sociales et faciliter les passages des élèves d’une académie à l’autre. « On voulait mettre un terme à une forme d’autocensure », met en avant Jérôme Teillard.

    À la rentrée, le ministère n’a cessé de mettre en avant un chiffre : 43 % des jeunes de l’académie de Créteil, qui comporte la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et la Seine-et-Marne, sont inscrits dans des formations à Paris contre 26 % en 2017.

    De l’autre côté, en Seine-Saint-Denis, on s’est inquiété d’une éventuelle discrimination de ses jeunes, à tel point que le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a annoncé l’ouverture d’une enquête.

    Localement, ce principe de mobilité a amené d’autres problèmes. À Malakoff (Hauts-de-Seine), 96 % des étudiants en éco-gestion sont des Parisiens et ont obligé les candidats du cru à s’exiler plus loin ou dans un autre département.

    La remise à niveau : 8/20

    C’est le fameux « Oui, si », introduit par Parcoursup. Les candidats à une place dans l’enseignement supérieur qui ont accepté une formation assortie de cette mention doivent suivre des cours de remise à niveau en parallèle du cursus classique. Le ministère assure avoir envoyé 135 000 propositions d’accompagnement pour 446 dispositifs. Sur le terrain, la réalité est plus compliquée.

    « On n’a pas eu le temps de mettre en place les accompagnements, admet-on à l’université de Lorraine. On les prépare pour la rentrée prochaine. » « Tout n’a pas pu être mené à son terme, glisse Emmanuel Roux, président de l’université de Nîmes (Gard) et en charge de la commission juridique de la Conférence des présidents d’université (CPU). Mais on voit que c’est un point important pour des étudiants. Certains ont préféré venir suivre un accompagnement chez nous plutôt que de partir dans une autre fac qui les acceptait sans renforcement. »

    Le calendrier : 2/20

    C’est le gros point noir de Parcoursup. Tout au long de l’été, des témoignages d’étudiants stressés par les incertitudes autour de leur avenir sont remontés. Là, des familles qui ont renoncé à leurs vacances pour permettre au petit dernier d’être réactif tous les jours sur la plateforme. Ici, des formations qui se sont désespérées de ne pouvoir organiser leur rentrée, faute de certitude sur le nombre de personnes qui prendront place dans les amphis.

    La « faute » aux futurs étudiants qui ont tiré parti de la possibilité laissée par le système de jouer la montre, dans l’attente d’une meilleure proposition, créant des embouteillages et laissant en carafe d’autres jeunes.

    Pour les forcer à se décider, le ministère a autorisé les classes préparatoires, les IUT et les BTS à avancer la date limite des inscriptions d’une semaine. « On a eu des retours sur le problème du calendrier, concède Jérôme Teillard. On a conscience que cette réforme a été menée rapidement, on travaille à améliorer cet aspect. »

    L’orientation des étudiants : 13/20

    La philosophie de Parcoursup ? Ne pas bloquer l’orientation des étudiants en les cantonnant à des vœux faits en début d’année. « On a de nombreux retours de jeunes qui sont satisfaits de pouvoir changer d’avis en été, quand ils ont une idée plus précise de ce qu’ils veulent faire », souligne-t-on au ministère de l’Enseignement supérieur.

    Certes, Parcoursup restreint moins les possibilités des étudiants qu’APB, dont la hiérarchisation des vœux était jugée contraignante. Mais les naufragés du système restent les mêmes. Plus des trois quarts des 3 000 bacheliers sans solution le 5 septembre provenaient des filières technologiques ou professionnelles.

    Au final, 583 000 étudiants ont accepté une proposition début septembre contre 540 000 l’an dernier à la même époque. Mais les contempteurs de la plateforme mettent en avant les 40 000 candidats considérés comme « inactifs » le 5 septembre.

    Faute d’avoir donné signe de vie, ces candidats n’ont pas été classés parmi les jeunes en recherche d’une formation. Les laissés-pour-compte du système ? Dans la majorité des cas, le ministère y voit des postulants qui ont choisi une autre voie et ont oublié de l’indiquer.

    Moyenne générale : 10,6

    Un résultat perfectible, sans être honteux.

    Consultez aussi > Parcoursup : les bons et les mauvais points de deux étudiants

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