Métier paysagiste : un cursus pluridisciplinaire de haut niveau

Créatifs, mais aussi proches de la nature et à l’écoute des populations, les métiers de concepteur de paysage et de conducteur de travaux requièrent un bac + 5 ou 6.

Métier paysagiste : un cursus pluridisciplinaire de haut niveau

    Tels des architectes, les paysagistes imaginent et mettent en place nos espaces verts urbains et nos environnements ruraux, participant à l’amélioration de notre cadre de vie. « Leur rôle est devenu incontournable », estime Catherine Muller, vice-présidente de l’Unep (organisation professionnelle des entreprises du paysage).

    En effet, la loi exige que tout projet architectural prenne en compte la manière dont il s’intègre dans son environnement. Mais la profession de paysagiste n’est pas réglementée. « Derrière ce titre se cachent plusieurs métiers, concepteur, conducteur de travaux ou jardinier », précise Catherine Muller.

    Le concepteur de paysage intervient en amont de tout projet d'aménagement d'espace vert, parc, jardin, terrain de sport ou réseau de transport. C'est lui qui imagine et élabore les plans des paysages à mettre en place. Il travaille dans un bureau d'études, un cabinet d'architecture paysagère ou une collectivité territoriale. « Il lui faut un esprit créatif, le goût pour la nature, le vivant, l'environnement et l'urbanisme », énumère Catherine Muller. L'organisation et le pilotage des travaux, l'entretien des espaces verts et la gestion technico-commerciale des chantiers relèvent quant à eux du conducteur de travaux.

    Le bac pro est un minimum

    Si le bac pro est un minimum souvent exigé pour entrer dans le secteur, les métiers de concepteur de paysage comme de conducteur de travaux requièrent un haut niveau d'études, bac + 5 ou 6. Les grandes écoles, notamment les Ensap de Lille (Ecoles nationales supérieures d'architecture et de paysage) et de Bordeaux (Gironde) et les ENSP (Ecoles nationales supérieures de paysage) de Versailles (Yvelines) et de Marseille (Bouches-du-Rhône) sont accessibles sur concours. Elles demandent un niveau bac + 2 (par exemple un BTS en aménagement du paysage délivré par un lycée agricole pour les ENSP) et délivrent à la fin du cursus, de quatre ans, un diplôme de paysagiste DPLG (diplômé par le gouvernement). Très proche, l'ENSNP (Ecole nationale supérieure de la nature et du paysage) de Blois (Loir-et-Cher) peut accueillir dès le bac pour une formation de cinq ans.

    Des écoles accessibles sur concours

    Parallèlement aux cours, les étudiants sont amenés à faire du terrain à travers des stages dans différentes structures (agences, entreprises, collectivité, etc.). A l'ENSP de Versailles, la formation en alternance est également possible. L'apprentissage démarre en deuxième année, à raison de deux ou trois jours dans l'entreprise. « La première promotion compte dix apprentis et va sortir en juillet prochain », précise Martine Meritan, adjointe au directeur de cette ENSP.

    D'autres filières existent. Les plus scientifiques peuvent intégrer l'école d'ingénieurs Agrocampus Ouest d'Angers (Maine-et-Loire) ou encore l'Itiape, Institut des techniques de l'ingénieur en aménagement paysager de l'espace, école privée, antenne de l'Institut d'agriculture de Lille. Celle-ci présente la particularité de ne former que des apprentis pendant trois ans au rythme d'une semaine par mois au centre de formation et trois semaines en entreprise ou dans une collectivité territoriale. Les frais d'études sont alors pris en charge par l'employeur.

    Les salaires suivent le niveau d'études. Selon l'Unep, un conducteur de travaux touche au départ entre 30000 € et 52000 € brut par an, en fonction de son employeur public ou privé. Et s'il dirige une agence de paysage, il peut dépasser les 72000 € brut annuel.

    TEMOIN

    « J’ai choisi l’alternance pour travailler sur des projets grandeur nature »

    Morgane CHOUIN, 23 ans, en 4ème année de l'ENSP Versailles (Yvelines) et en apprentissage à la mairie de Paris

    « J'ai toujours rêvé de devenir concepteur-paysagiste, car ce métier stimule l'imagination, confie Morgane Chouin. Nous transformons les espaces ruraux ou urbains en créant des paysages esthétiques, agréables à vivre au quotidien et respectueux de l'environnement. Il faut un regard sensible pour comprendre les ambiances, les lumières, les volumes et créer des paysages qui suscitent l'émotion. »

    « Il faut un regard sensible pour créer des paysages qui suscitent l’émotion »

    Après son BTS aménagement paysager obtenu au lycée agricole du Rheu en Bretagne (Ille-et-Vilaine), elle intègre l'Ecole nationale supérieure du paysage (ENSP) de Versailles (Yvelines). « J'ai choisi en 2010 l'alternance, pour des raisons financières mais surtout pour travailler sur des projets grandeur nature. »

    Depuis trois ans, Morgane est apprentie à la Direction des espaces verts et environnement à la mairie de Paris. Elle partage son temps entre l'ENSP et la mairie où elle passe trois jours et demi par semaine et toutes les vacances scolaires. Cette année, son salaire atteint 78% du smic avec une majoration de 20%, car elle travaille dans une entreprise publique et prépare un diplôme de niveau supérieur à bac + 2.

    Morgane assiste son maître d'apprentissage dans le projet de réaménagement du parc des Buttes-Chaumont à Paris. « Nous planifions la gestion des végétaux du parc pour les dix ans à venir, précise Morgane. J'apprécie le contact avec les spécialistes des arbres et les jardiniers qui m'expliquent quels sont les arbustes qui s'y développent le mieux. »

    En parallèle, Morgane a conçu et suivi la rénovation d'une aire de jeux du square Léo-Ferré à Paris dans le XIIe arrondissement. « J'ai imaginé et assuré le suivi de réalisation d'un espace ludique, facile à entretenir et dont l'esthétique s'inscrit dans le contexte du square. »

    Comme Morgane doit passer son diplôme en juillet, elle met la dernière touche à son dossier de fin d'études consacré à « des petits projets agricoles dans la vallée de la Rance » en Bretagne. L'année prochaine, elle prévoit de travailler au Canada, pour y découvrir ses paysages grandioses.

    Dossier réalisé par Fabienne Tisserand

    Article paru dans le supplément éco du Parisien daté du lundi 24 juin 2013

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