Santé. Les étudiants franciliens en petite forme

Petits dormeurs assez stressés, buveurs réguliers mais plutôt raisonnables, plutôt attentifs à l’équilibre de leur alimentation mais un peu trop hésitants à aller chez les médecins… Si 83 % des étudiants franciliens se considèrent « en bonne santé »

Crédit photo : Olivier Corsan / Le Parisien
Crédit photo : Olivier Corsan / Le Parisien

    Petits dormeurs assez stressés, buveurs réguliers mais plutôt raisonnables, plutôt attentifs à l’équilibre de leur alimentation mais un peu trop hésitants à aller chez les médecins…

    Si 83 % des étudiants franciliens se considèrent « en bonne santé », selon l’enquête de la mutuelle étudiante Smerep dévoilée mardi 21 juin, les fragilités restent importantes. Voire, se creusent, et notamment en raison des difficultés économiques auxquelles sont confrontés les 16-28 ans.

    Avec un budget mensuel moyen de 366 €, soit 10 € de moins que la moyenne des étudiants français et surtout 20 € de moins qu'en 2015, le jeune francilien dépourvu du soutien familial est souvent contraint de travailler. Résultat, « 83 % en bonne santé, cela implique 17 % d'une population de 20 ans qui se déclare déjà en mauvaise santé, et c'est problématique ! », souligne Pierre Faivre, administrateur chargé de la prévention à la Smerep.

    Les dépenses de santé ne sont pas en tête des priorités

    « Le décrochage entre lycée et études supérieures se voit notamment dans la consommation de soins : le lycéen va chez le médecin parce que la cellule familiale entretient le cercle vertueux de sa santé, mais une fois dans les études, le jeune ne consulte pas systématiquement, à tendance à négliger des priorités. »

    Pour les spécialistes de la mutuelle étudiante, la santé est la principale fragilité directement liée à « la précarisation de l’étudiant » : « Lorsqu’il doit faire des arbitrages dans les dépenses, celles de la santé n’arrivent qu’en 4 e position des priorités », souligne encore Pierre Faivre.

    12 % de ces jeunes pensent qu’on guérit du sida

    Enfin, la vie sexuelle est un autre thème où le constat s’avère assez préoccupant

    : « 12 % de ces jeunes pensent qu’on guérit du sida, c’est inquiétant », estime Pierre Faivre. « Cela veut dire qu’il y a des failles dans l’information qu’ils reçoivent. Le sida n’est plus un débat de génération alors qu’il existe toujours. Il nous faut reprendre la prévention et l’information. »

    « J’attends d’être vraiment malade pour aller chez le médecin »

    Cyril, 26 ans, étudiant à Dauphine

    Cyril, 26 ans, est de ces étudiants plutôt réfléchis qui, pourtant, n'agissent pas comme il faudrait. « Je ne suis pas très organisé. C'est peut-être le problème de ma génération. Résultat, on priorise les événements par l'urgence », admet ce sportif de haut niveau — il est champion de kickboxing — et futur jeune entrepreneur, bardé d'un master en marketing à la faculté de Paris-Dauphine (XVI e).

    « Quand je ne me sens pas trop bien, une petite grippe par exemple, j'ai tendance, si cela ne concerne pas mon sport, à négliger en me disant que ça va passer. Résultat, j'attends d'être vraiment malade pour aller chez le médecin. »

    Côté budget, Cyril est comme la plupart des étudiants franciliens. « Au début des études, je gérais plutôt bien mes dépenses. Mais plus j'ai approché du master, plus j'ai rencontré des difficultés. J'ai dû faire comme d'autres qui doivent trouver un petit travail, sauf que moi j'ai eu la chance d'avoir mon sport et que ça marche bien, mais cela représente vingt-cinq heures par semaine de travail en plus ! Le principal problème de budget, c'est l'alimentaire. Parfois, j'ai cru faire des économies et gagner du temps en grignotant à la place d'un vrai repas. En réalité, c'est mauvais pour la santé et pas forcément moins cher. Mais cela, on s'en rend compte plus tard ! »

    Enfin, côté sommeil, il l'admet : « Quand tu te réveilles avec trois devoirs à rendre le lendemain, ça génère du stress. Moi c'est par manque d'organisation, et c'est un cercle vicieux : ça oblige à se coucher tard, ça met sous pression. »

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