C’était moins une ! Après six mois de négociations intenses, la ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, et Thierry Mandon, secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur, ont annoncé avec un soulagement appuyé, mardi après-midi, que le dossier épineux de la sélection à l’université est réglé.
Il y avait urgence.
Depuis quatorze ans, les facs pratiquaient une sélection illégale de leurs élèves, qui avait conduit ces dernières années de plus en plus d’étudiants à saisir les tribunaux. Pour éteindre cet incendie procédurier, le gouvernement a pris en mai un décret qui légalisait dans l’urgence la sélection pour 40 % des filières, mais sans régler le problème de fond.
L'accord de mardi (4 octobre 2016) a emprunté une ligne de crête : Vallaud-Belkacem, sans jamais prononcer le mot, a fait entrer officiellement la sélection à l'université, répondant à une demande des présidents des universités, tout en ménageant les organisations étudiantes avec l'invention d'un droit nouveau à la poursuite d'études.
« Tout le monde a gagné ! » ironise Jean-Loup Salzmann, le président de la Conférence des présidents d'université. Tout le monde, à commencer par la ministre, qui veut ainsi rajouter une nouvelle ligne au bilan du quinquennat en faveur de la jeunesse.
Christel Brigaudeau
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