Artisanat et alternance, un duo gagnant

Avec 250 métiers, l’artisanat est un secteur riche d’opportunités professionnelles dans plus d’un million d’entreprises. Pour Jean-Pierre Crouzet, président du FNPCA, l’apprentissage s’impose comme une solution au chômage des jeunes

Jean-Pierre Crouzet, président du FNPCA (Fonds national de promotion et de communication de l’artisanat)
Jean-Pierre Crouzet, président du FNPCA (Fonds national de promotion et de communication de l’artisanat)

    Avec 250 métiers, l’artisanat est un secteur riche d’opportunités professionnelles dans plus d’un million d’entreprises. Pour Jean-Pierre Crouzet, président du FNPCA (Fonds national de promotion et de communication de l’artisanat), l’apprentissage s’impose comme une solution au chômage des jeunes.

    En quoi l’artisanat peut-il contribuer à l’insertion professionnelle des jeunes ?

    Un parcours de formation mêlant étroitement les connaissances issues d’un cours et les réalités de l’entreprise et du travail : l’apprentissage dans l’artisanat ne propose rien d’autre en “fabriquant” des têtes et des mains bien faites. On ne peut pas ignorer les difficultés inhérentes à la situation économique, ou encore à l’accueil d’un jeune dans une entreprise et un centre de formation. Mais, dans le cadre des campagnes que le FNPCA lance depuis 1999, il importe de faire valoir ce type de formation.

    Pourquoi misez-vous sur l’alternance ?

    Plusieurs raisons expliquent ce choix stratégique. Une raison originelle, tout d’abord, puisque l’apprentissage est intimement lié à l’artisanat et aux métiers. Cette capacité de transmission de nos savoir-faire est inscrite dans l’histoire même de notre secteur d’activité. Une raison économique ensuite, parce que nos apprentis constituent le vivier du renouvellement des générations d’artisans ; ils sont l’emploi et les chefs d’entreprise de demain. Une raison sociale aussi, parce qu’il vaut mieux un jeune en formation, à même d’acquérir une formation professionnelle qualifiée et reconnue, qu’un jeune en déshérence.

    Comment valoriser cette orientation de carrière auprès des jeunes ?

    Face à un académisme convenu où la préférence va au “diplôme” et aux formations dites intellectuelles, l’enseignement professionnel et a fortiori l’apprentissage dans l’artisanat revendiquent leur qualité et leur efficacité économique. Nous ne pouvons plus admettre cette propension à dévaloriser systématiquement les métiers manuels ni accepter que ceux-ci apparaissent comme n’étant réservés qu’aux jeunes en situation d’échec scolaire.

    L’accès aux métiers de l’artisanat nécessite de lutter contre les idées reçues et les a priori. C’est pour cela que nous sommes des lanceurs d’alerte et que nos messages soulignent, au travers de réussites professionnelles exemplaires et de talents reconnus, combien l’alternance, l’apprentissage et l’artisanat en général sont les réponses les mieux adaptées à ce fléau qu’est le chômage des jeunes.

    Concrètement, quels atouts faut-il mettre en avant ?

    Il faut du temps pour convaincre et la communication n’est pas une fin en soi. Elle est toutefois nécessaire si l’on veut offrir aux jeunes générations de vraies opportunités d’emploi, d’épanouissement et de réussite. Choisir l’un des 250 métiers de l’artisanat, c’est rejoindre nos quatre millions d’actifs et participer à l’activité d’une de nos entreprises (nous en comptons plus d’un million). C’est aussi un gage offert par la première entreprise de France pour une jeunesse créative et ambitieuse. Voilà pourquoi j’invite tous les jeunes à partir à la rencontre de ces deux mondes que sont la formation et l’artisanat, en profitant de l’alternance qui est un passeport dont la validité n’a d’égal que l’avenir qu’il propose.

    Propos recueillis par Gilles Marchand

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