Bac +3 : quelle valeur sur le marché du travail face aux recruteurs ?

Embauches. Vente, marketing, animation des réseaux sociaux… Les recruteurs en quête de profils jeunes et opérationnels s’intéressent aux bachelors.

Illustration - Remise de diplôme - South Champagne Business School
Illustration - Remise de diplôme - South Champagne Business School

    La France est connue pour son goût des diplômes, master en tête. Une culture du bac +5 qui s’apparente parfois à un réflexe, les entreprises les recherchant pour des emplois qui n’exigent pas forcément un tel bagage de compétences. Mais les choses évoluent.

    « Les entreprises ont des besoins à bac +3 et 5, mais pour des postes différents », confirme Céline Fauchot, directrice de SCBS (South Champagne Business School). D’un côté, les manageurs intermédiaires, commerciaux ou, en marketing, assistant chef de produit. De l’autre des fonctions stratégiques ou certains métiers de la finance.

    « L’objectif du bachelor est de laisser le maximum de portes ouvertes. Grâce à l’alternance, les jeunes diplômés disposent d’une expérience professionnelle et connaissent les codes de la vie en entreprise. Ils sont prêts », estime Céline Fauchot. À SCBS, la majorité des étudiants optent pour des masters, plus spécialisés, mais beaucoup reçoivent des propositions d’embauche en fin de 3e année.

    Intérêt des recruteurs

    « La segmentation en 3 ans, 5 ans et 8 ans d’études est maintenant maîtrisée dans les entreprises. Depuis deux ou trois ans, elles font mieux la différence entre un bachelor et un master », approuve Lucile Ouvrard, directrice du programme Bachelor Business d’Excelia BS, à La Rochelle, Tours et Orléans. Depuis la fin du premier confinement, les entreprises préparent la relance, elles ont besoin de commerciaux. Certains secteurs, « qui recrutent historiquement à bac +3, comme la banque et les assurances, continueront de le faire cette année », affirme encore Lucile Ouvrard.

    Côté employeurs, on ne le dément pas : « Les Business Schools ont tiré le meilleur parti de ces cursus qui rassemblent toutes les dimensions importantes, de l’expérience professionnelle à l’international », salue Antoine Lecoq, managing director du cabinet de recrutement Page Personnel. Par rapport à une licence universitaire, moins tournée vers le terrain, ou un BTS qui permet rarement un échange à l’étranger, les bachelors en Business School apparaissent très complets.

    « Les entreprises apprécient ces étudiants déjà opérationnels mais encore jeunes et flexibles » et moins exigeants en tout début de carrière. « Ils sont davantage prêts à accepter des tâches différentes, à être formés, alors que les bac+5 ont des attentes plus précises, avec une impatience que l’on peut comprendre », analyse Antoine Lecoq.

    Une différence de salaire notable

    La crise a deux effets antagonistes : d’un côté, les étudiants sont tentés de poursuivre leurs études, pour plus de sécurité (lire page 13) ; de l’autre, les entreprises sont en quête de bons vendeurs, plus vigilantes sur les salaires et intéressées par les bac +3… Car, en moyenne, « quand un diplômé de master touche une rémunération de 32 000 € annuels, celui de bachelor perçoit 26 000 € », constate Antoine Lecoq. Un argument de poids.

    « Vous permettre d’entrer immédiatement dans la vie professionnelle »

    Françoise Roudier. Directrice générale d’ESC Clermont

    Le grade de licence renforce-t-il l’employabilité des étudiants ?

    La vocation première de ce grade est de donner une meilleure reconnaissance, de la confiance et de la lisibilité pour les jeunes et leurs familles. Au milieu de plusieurs centaines de bachelors, il constituera un repère de qualité. Mais cela vaut aussi pour les recruteurs, qui n’ont pas toujours le temps de se pencher sur les programmes pour les distinguer. Nous sommes donc fiers et ravis de l’avoir obtenu pour les deux bachelors que nous proposons.

    Combien de diplômés travaillent tout de suite ?

    Ceux de notre bachelor en management international, programme généraliste, poursuivent à plus de 80 % leurs études. Mais le cursus que nous lançons cette année, en communication digitale, est plus spécialisé et fortement tourné vers le terrain. Nous avons identifié une dizaine de métiers auprès de nos entreprises partenaires qui nous ont fait part des compétences qu’elles recherchent.

    Que conseillez-vous aux étudiants ?

    Le bachelor doit vous permettre d’entrer tout de suite dans la vie active si vous le souhaitez. Bien sûr, un programme généraliste rend pertinent le choix de se spécialiser en master.

    À cet égard, le système de l’alternance peut être une réponse judicieuse, car il rend le choix moins exclusif : vous n’êtes plus obligé d’arrêter vos études pour démarrer une vie professionnelle digne de ce nom, vous pouvez suivre deux années de master tout en continuant d’engranger de l’expérience.

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