Brevet 2021 : le corrigé de l’épreuve de français (1ère et 2ème partie)

Le corrigé de l’épreuve de français et ses 2 parties - Brevet 2021 série générale - notée sur 100 points.

Brevet 2021 : le corrigé de l’épreuve de français (1ère et 2ème partie)

    Après 3 heures d’examens pour le français, voici les corrigés disponibles pour l’épreuve de français

    et ses 2 parties : grammaire et compétences linguistiques - compréhension et compétences d’interprétation - dictée (de 9h00 à 10h30) et rédaction (10h45 – 12h15 ).

    Date : Lundi 28 juin 2021

    Série : Générale

    Notation sur 100 points

    Brevet 2021 / Corrigé / Français 1ère partie : Grammaire et compétences linguistiques / Compréhension et compétences d’interprétation

    Compréhension et compétences d’interprétation (32 points)

    Contrairement à ces dernières années, c’est la partie sur la compréhension et les compétences d’interprétation qui figure en première partie, précédant la partie sur la grammaire et les compétences linguistiques.

    Le choix du texte est surprenant : il fait appel aux connaissances des élèves acquises sur le registre fantastique, qui correspond à la deuxième année du cycle 4, c’est-à-dire au programme de 4e (vu par les élèves l'an dernier - année spéciale avec 2 mois à distance).

    Remarque : les réponses aux questions doivent être entièrement rédigées.

    1. La scène se déroule le soir « la nuit s’était faite » (l. 1), dans un « château » l. 6, également nommé « manoir » l. 7 , et plus précisément dans « la cuisine » (l. 2). Le passage évoque ensuite « la salle à manger » (l. 17), puis « la chambre à coucher » (l. 19).

    2. a. L’expression « la mélancolique solitude du château » signifie que le château est isolé et désert. Il s’agit d’une figure de personnification qui traduit la tristesse et l’isolement du château.

    b. Le sentiment d’isolement et de mélancolie est exprimé par le champ lexical de la solitude et de la mélancolie.

    Les mots se rapportant au champ lexical de la solitude sont nombreux : « isolé », « seul », « unique », « désert ». Les phrases « il ne restait plus qu’un seul domestique » et « il ne servait qu’un chien unique » est construite avec une négation restrictive « ne … que ». Les mots renvoyant au champ lexical de la mélancolie sont « errant », « ombre », « gris » et « noir ».

    Enfin, les phrases sont construites sur un rapport d’opposition, qui fait ressortir le contraste entre la vie passée et la vie présente au château, avec l’emploi des figures de l’antithèse : « nombreuse » s’oppose à « un seul », « une meute de trente chiens courants » à « un chien unique, presque aveugle ».

    3. Le phénomène qui se produit le soir semble être l’animation de la tapisserie, dont les personnages prennent vie, comme s’il s’agissait de « revenants ».

    Il se déclenche à la tombée de la nuit, lorsque la lumière du jour disparaît et que seul la lumière de la lampe éclaire la pièce : « à la clarté douteuse de la lampe ».

    La figure de la comparaison relevée est « Il ressemblait à un assassin guettant sa victime ». Le chasseur est comparé à un tueur qui est prêt à tirer, ce qui rend le personnage plus vivant et plus effrayant et l’atmosphère plus inquiétante.

    L’autre comparaison est celle de la « bouche de vampire » à laquelle sont comparées les « lèvres rouges » du chasseur sur la tapisserie.

    Une antithèse est également employée pour marquer le contraste entre l’obscurité et la lumière : « sombre » et « éclairé ».

    4. Les éléments qui contribuent à installer cette atmosphère fantastique sont la pénombre qui domine la pièce, comme une sorte de clair-obscur : « l’atmosphère humide grésillait », « la lueur fumeuse de la torche faisait vaciller » « lueur fumeuse », « lueurs intermittentes », « la clarté douteuse de la lampe », « sombre ».

    - Les effets de personnification du décor produisent une scène qui semble surnaturelle : « les fresques pâlies », « la lampe saisie », « tons livides » de la tapisserie. La métaphore du vent dont le bruit est comparé au son de l’orgue : « le vent poussait des soupirs d’orgue ».

    - La comparaison de la mèche de la lampe à huile avec « un ténia dans l'esprit-de-vin à la montre d'un apothicaire » et de la chambre à coucher à « une chambre à revenants ».

    - Les adverbes « presque » dans l’expression « un être presque réel » et « étrangement », le groupe nominal « une apparence de vie » et les adjectifs « douteuse », « enfumés », « fumeuse », « singuliers » renforcent le fantastique par l’évocation du doute, d’une situation étrange, qui oscille entre le rêve et la réalité et dans laquelle le surnaturel se mêle à l’atmosphère réaliste.

    Le sens de la vue est troublé par une atmosphère lugubre et brumeuse : « fumeuse », « enfumés ».

    - la métaphore du « cortège » qui renvoie au cortège funèbre, et donc à la mort.

    5. Les sentiments qui sont éveillés chez le lecteur par l’étrangeté de la scène sont l’inquiétude et la peur provoqués par les sons qui sont « effrayants » et « singuliers », le vent qui s’engouffre dans les couloirs (« soupirs d’orgue »), mais aussi par la vue du chasseur dont les lèvres renvoient à « la bouche de vampire » décrite comme « empourprée de sang » et qui est comparée à « un assassin guettant sa victime ». Enfin, la comparaison « chambre de revenants » suggère une scène surnaturelle dans un cadre qui se veut réaliste.

    6. Une seule question portait sur l’analyse de l’image : quelques éléments de corrigé

    -Il s’agissait d’un photogramme en noir et blanc, extrait du film La Belle et la Bête de Jean Cocteau.

    -L’élève était invité à comparer les deux supports, le texte et l’image afin d’en établir des liens entre les deux. Des citations du texte étaient attendues dans le commentaire.

    -La notion de clair-obscur était à développer dans le commentaire : le contraste entre l’obscurité et la lumière est important dans le texte et dans le photogramme. Il rend l’atmosphère lugubre, trouble la vue et produit un sentiment d’inquiétude et d’étrangeté.

    -La lumière vient des flammes d’une lampe, tout comme dans le texte du Capitaine Fracasse : « la lueur fumeuse de la torche ». La scène se passe donc dans l’atmosphère de la nuit : « la nuit s'était faite ».

    - Le personnage représenté semble seul : « accablé par la solitude » et se tient debout près d’une table sur laquelle repose un candélabre.

    - L’effet de surnaturel qui est rendu dans le texte de Gautier à travers le portrait du chasseur est produit par la lumière « le chasseur, sur un fond de verdure sombre, devenait, ainsi éclairé, un être presque réel », tandis que le photogramme présente un candélabre qui semble tenu par une main dont le bras sur la table sort de nulle part : « et de grandes ombres s'entassaient dans les recoins ».

    De même, les candélabres, qui apparaissent en arrière-plan de l’image, semblent se démultiplier à l’infini et devenir plus flous. Ils sont tenus par un bras qui semble détaché du corps d’un porteur que l’on ne voit pas, et entourés d’une lueur pâle, qui rappelle « la lueur fumeuse de la torche » et l’atmosphère de « revenants » de la chambre.

    Grammaire et compétences linguistiques (18 points)

    7. a) Le verbe « devenait » peut être remplacé par un autre verbe d’état « était » (imparfait du verbe « être ».

    b) Le groupe souligné « un être presque réel » constitue un attribut du sujet « le chasseur ».

    8. Les expansions du nom du « portraits » sont « enfumés », adjectif qualificatif, « de la salle à manger », qui est un groupe nominal et « dont les yeux noirs et fixes semblaient lancer un regard de pitié douloureuse sur leur descendant » qui constitue une proposition subordonnée relative introduite par le pronom relatif « dont ».

    9. Cette question correspond à un exercice de réécriture. Il faut éviter les fautes de copie et mettre, comme l’y invite la question, le passage au pluriel : il fallait être vigilant au changement de pronom personnel, aux accords sujet-verbe, des adjectifs ou participes passés épithètes ou apposés au nom ou au pronom et aux déterminants, ici aux adjectifs possessifs.

    La tapisserie prenait des tons livides, et les chasseurs, sur un fond de verdure sombre, devenaient, ainsi éclairés, des êtres presque réels. Ils ressemblaient, avec leur arquebuse en joue, à des assassins guettant leur victime, et leurs lèvres rouges ressortaient plus étrangement encore […]

    Brevet 2021 / Corrigé / Français 2ème partie : Dictée

    Toute faute de grammaire (accords, homophones, etc) est décompté 1 point.

    Toute faute de lexique (vocabulaire : mots mal orthographiés) est décompté de 0,5 point.

    Difficultés portées essentiellement sur les accords du participe passé du texte et sur les accords au pluriel.

    La nuit, je n’apercevais qu’un petit morceau du ciel et quelques étoiles. Lorsque la lune brillait et qu’elle s’abaissait à l’occident, j’en étais averti par ses rayons, qui venaient à mon lit au travers des carreaux losangés de la fenêtre. Des chouettes, voletant d’une tour à l’autre, passant et repassant entre la lune et moi, dessinaient sur mes rideaux l’ombre mobile de leurs ailes. Relégué dans l’endroit le plus désert, à l’ouverture des galeries, je ne perdais pas un murmure des ténèbres. Quelquefois, le vent semblait courir à pas légers ; quelquefois il laissait échapper des plaintes ; tout à coup, ma porte était ébranlée avec violence, les souterrains poussaient des mugissements, puis ces bruits expiraient pour recommencer encore.

    François-René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, 1848-1850

    Brevet 2021 / Corrigé / Français 2ème partie : Travail d'écriture (rédaction)

    Sujet d’imagination

    Décrivez la promenade du Baron de Sigognac à la tombée de la nuit dans le sinistre jardin du château. Vous conserverez l’atmosphère du texte de Théophile Gautier. Vous préciserez les éléments du paysage qui contribuent à cette atmosphère.

    Quelques éléments de correction

    Le sujet invitait l’élève à l’écriture d’un texte descriptif prenant en compte la situation d’énonciation du texte. Il s’agissait de reprendre les procédés d’écriture propre à la description en privilégiant une énonciation coupée de la situation d’énonciation, à savoir un texte rédigé aux temps du passé et dans lequel domine l’imparfait de description.

    L’introduction pouvait contextualiser en évoquant les circonstances de la promenade du Baron de Sigognac dans un court paragraphe avant de développer la description du cadre de la promenade : le château, le sinistre jardin, en insistant sur l’atmosphère étrange et inquiétante qui y règne. Les éléments qui définissent le fantastique étaient attendus et les procédés d’écritures qui y sont associés : champ lexical de la peur, de l’étrange, comparaisons et personnifications, le phénomène de clair-obscur provoqué par la lumière de la lune ou de la lampe du Baron…

    Une conclusion sur le sentiment dominant la scène et la dimension inquiétante du paysage.

    Quarante à cinquante lignes sont attendus au minimum pour réussir l’épreuve.

    Sujet de réflexion

    Aimez-vous découvrir des oeuvres littéraires et artistiques dans lesquelles interviennent le surnaturel ou l’étrange ?

    Vous répondrez à cette question par un développement argumenté en vous appuyant sur les oeuvres étudiées en classe, vos lectures personnelles et les oeuvres cinématographiques et artistiques que vous connaissez.

    Ce sujet était en lien avec le registre du fantastique qui relève du programme de littérature des classes de 4e. Il s’agissait donc, pour l’élève, de réinvestir les connaissances acquises sur la littérature fantastique : il devait argumenter sur son goût pour ce registre littéraire en s’appuyant sur des exemples tirés de lectures et œuvres étudiées en classe de 4e ou issues de sa culture personnelle.

    La question est une question ouverte qui invite l’élève à proposer un plan en deux parties : thèse et antithèse. En tous les cas, quatre arguments minimum sont attendus, précédés d’une introduction et suivis d’une conclusion. Plusieurs arts étaient, en effet, ici convoqués : le cinéma, la littérature et les autres champs artistiques.

    La difficulté était de bien saisir ce qui appartient au genre fantastique : les élèves ne devaient pas confondre le registre fantastique avec d’autres registres comme le merveilleux ou la science-fiction, ou encore certaines œuvres horrifiques.

    Quarante à cinquante lignes sont attendus au minimum pour réussir l’épreuve.

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