Combien gagne... un marin pêcheur

Les revenus de Jacky Sommessous, 44 ans, varient suivant les saisons, la météo et la demande

Combien gagne... un marin pêcheur

    LORSQU'ON lui demande pourquoi il a choisi le métier de marin pêcheur, pourtant réputé comme l'un des plus dangereux au monde, Jacky Sommessous, 44 ans, n'hésite pas une seconde :

    « Parce que la mer, c'est le plus beau bureau dont on puisse rêver ! »

    Malgré des revenus qui peuvent varier du simple au triple ? c'est-à-dire pour un pêcheur-armateur (propriétaire de son bateau), de 2 000 à 6 000 euros par mois suivant les saisons, la météo et la demande en poissons ? son enthousiasme demeure intact. On pourrait le croire fils et petit-fils de marin, mais c'est tout seul que ce Breton pure souche a choisi, à l'âge de 14 ans, de rentrer pendant un an à l'école de la marine marchande d'Etel (Morbihan), tout prêt de Lorient, la ville où il est né. Avant d'enchaîner ensuite les périodes d'apprentissage et les pêches sur la grande bleue, et de rentrer quelque temps dans la marine marchande.

    Salaire : En moyenne 3 000 euros par mois pour un matelot.

    Vente à la criée

    Après son service militaire (dans la marine évidemment), Jacky se reconvertit dans la pêche. « J'ai d'abord navigué pendant quatre ans comme matelot, avant de me spécialiser à l'école François-Toullec à Lorient, pour être motoriste. » Jacky se met finalement à son propre compte en 1993 en achetant son premier bateau.

    Depuis, il prend la mer chaque matin à 3 heures, tous les jours sauf le dimanche, pour ne revenir au port de Lorient que douze heures plus tard, aux alentours de 15 heures, avec dans ses filets de 50 à plus de 500 kilos de poisson. La pêche est immédiatement placée dans une chambre froide et vendue à la criée dès le lendemain matin à 4 heures, aux poissonniers ou aux mareyeurs. « La sole par exemple se vend en moyenne 13 euros le kilo, explique Jacky. Mais elle peut descendre à 8 euros en basse saison et monter à 25 pendant l'été ou les fêtes. Le bar ou la daurade royale peuvent également tripler en cas de forte demande. »

    Quand on évoque les risques et les difficultés liés à son métier, Jacky demeure serein : « J'ai conscience du danger mais je ne suis pas un casse-cou. Toutes les précautions sont prises pour limiter les risques. Sur mon bateau, tout le monde porte par exemple un vêtement à flottabilité intégrée. C'est obligatoire car on a tous perdu des amis en mer. » Et de conclure, un brin philosophe : « Le plus dur finalement, c'est de se lever la nuit en plein hiver ! »

    ERWAN BENEZET

    Article paru dans le Parisien Eco du Lundi 15 Mai 2009

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