Comment bien réussir sa colocation

La colocation est souvent synonyme d’une cohabitation homogène au niveau de l’âge des locataires, mais quand est-il de la situation où l’un des colocataires a le double de l’âge de l’autre ?

Valérie Malafronte travaille de chez elle et a choisi d'avoir un colocataire pour se sentir moins seule.
Valérie Malafronte travaille de chez elle et a choisi d'avoir un colocataire pour se sentir moins seule.

    Fatima a 45 ans et elle partage son appartement avec Erwan, un étudiant de 22 ans. Une colocation qui n’est plus atypique. Ce mode de vie et de logement partagé n’est plus exclusivement réservé aux étudiants, il séduit aussi les actifs et les retraités

    Selon le site Appartager, le spécialiste de la colocation en France, 8 % des colocataires français ont plus de 40 ans et 20 % ont plus de 30 ans. Mais partager son appartement avec un jeune actif quand on est proche de la retraite peut parfois être difficile et réserver quelques surprises. C’est le cas d’Hubert, interprété par André Dussollier dans le film « Adopte un veuf », de François Desagnat, qui sort en salles aujourd’hui. Un veuf qui va tester la colocation avec un divorcé, une jeune infirmière et une baroudeuse. Mieux vaut suivre quelques règles. Alors comment bien réussir sa colocation intergénérationnelle ?

    Faire appel à une association

    Les colocations organisées par des associations sont une bonne piste pour trouver le bon profil, assez facilement. Ensemble2Générations ou le Pari solidaire, par exemple, proposent de mettre en relation des seniors et des étudiants. Le principe est simple : l’association organise un entretien avec la personne âgée « pour comprendre ses attentes, connaître son profil et identifier l’étudiant qui pourrait lui correspondre », explique Typhaine de Penfentenyo, présidente d’Ensemble2Générations. En contrepartie, l’étudiant peut choisir de payer un loyer ou seulement de se rendre disponible, notamment le soir, pour donner un coup de main à la personne âgée ou lui tenir compagnie.

    www.ensemble2generations .fr ou 01.30.24.81.28 ;

    www.leparisolidaire.fr ou 01.42.27.06.20 ;

    www.reseau-cosi.com (réseau d’associations de colocations intergénérationnelles).

    Consulter les sites Internet

    Les sites Internet comme Weroom ou Appartager permettent de proposer et de trouver une colocation. Mais que vous recherchiez une chambre ou un colocataire, « vous devez indiquer vos centres d’intérêt, décrire votre profil et expliquer ce que vous recherchez dans la colocation, précise Thomas Villeneuve, fondateur de la plate-forme Weroom, qui met en relation des personnes de différentes générations. Ce qui permet de trouver la bonne personne ».

    www.weroom.com/fr

    www.appartager.com

    Suivre quelques règles

    « Une colocation fonctionne très bien quand les futurs colocs se sont parlé avant, et quand ils ont été honnêtes », explique Thomas Villeneuve. Si vous êtes un fêtard, donc, ne le cachez pas, dites-le dès le départ. Et il faut aussi, évidemment, « s’entendre sur les règles classiques du vivre-ensemble : qui fait les courses, le ménage, et quand », conclut Thomas Villeneuve.

    C’est d’abord à celui qui accueille de préciser ce qu’il attend de son colocataire : « Les horaires à respecter, la discrétion quand l’on rentre tard le soir, les règles d’hygiène de vie, tout cela, c’est moi qui le fixe, témoigne Fatima, comme cela, il n’y a pas de surprise. »

    Témoignage - « On se parle énormément »

    « Je suis la maman copine ! » Valérie a 51 ans, elle est traductrice, et vit avec sa fille de 15 ans et son colocataire Benjamin*, âgé de 22 ans. « C’est un garçon qui n’est pas très bien dans ses baskets, il ne parle plus à ses parents et il a arrêté ses études, explique la mère de famille. Mais ça ne m’a pas fait peur, il m’a tout dit dès le départ et je choisis mon colocataire à la gueule, au feeling. »

    Benjamin occupe, depuis décembre, l’une des quatre chambres de son appartement situé en plein cœur de Toulouse (Haute-Garonne), pour 350 € par mois. « On se parle énormément tous les deux. Là il est hospitalisé, je m’apprêtais à sortir pour aller le voir », confie Valérie. Et si la quinquagénaire a décidé de vivre en colocation, c’est principalement pour se sentir moins seule. « Je travaille de chez moi, je n’ai pas de collègue alors avoir de la compagnie, c’est super sympa, raconte-t-elle. Et puis à 51 ans, c’est rigolo de voir comment vivent les jeunes de maintenant, et de se raconter nos histoires. »

    Fan de musique rock, elle a appris à découvrir la musique minimaliste, qu’elle « adore » grâce à Benjamin. C’est aussi lui qui lui « rappelle de boire de l’eau », car elle « oublie tout le temps ». Ils ont même développé leurs petites habitudes. « J’ai créé une roue pour les tâches ménagères, explique Valérie. Toutes les trois semaines, on se réunit dans le salon pour tourner la roue : si notre nom tombe sur WC-salle de bains alors on doit nettoyer ces pièces. On fait le ménage tous ensemble, pendant une heure trente, la musique à fond, avec ma fille et Benjamin. »

    La colocation pour Valérie, c’est comme « de se mettre les doigts dans la prise »;, et l’occasion d’« ouvrir ses horizons ».

    * Le prénom a été changé.

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