Conducteur de travaux : un bac + 2 au minimum

Il est le grand chef d’orchestre d’un chantier. Le conducteur de travaux dirige, organise et gère notamment toutes les demandes administratives (autorisations municipales, règles de sécurité) afin que son chantier reste dans les clous.

Sébastien Guinchard est titulaire d’un BTS conducteur de travaux obtenu en alternance dans un centre de formation du BTP.
Sébastien Guinchard est titulaire d’un BTS conducteur de travaux obtenu en alternance dans un centre de formation du BTP.

    Il est le grand chef d’orchestre d’un chantier. Le conducteur de travaux dirige, organise et gère notamment toutes les demandes administratives (autorisations municipales, règles de sécurité) afin que son chantier reste dans les clous.

    Il surveille aussi l’avancement des travaux, s’assure du respect des coûts, des délais et de la qualité de l’ouvrage dont il est responsable devant son client. Selon son entreprise, il peut également, en relation étroite et quotidienne avec le chef de chantier, composer les équipes sur place, acheter les matériaux, etc. En bref, c’est un professionnel du bâtiment polyvalent !

    « Le conducteur de travaux est à la fois un spécialiste et un généraliste, précise Gilbert Touret, responsable du service développement du CCCA-BTP, le réseau de l'apprentissage BTP en France. Cette fonction requiert une vision globale de l'ensemble des métiers du bâtiment. » Ce professionnel, qui travaille dans des PME bien structurées ou dans des grands groupes, doit maîtriser sur le bout des doigts tous les éléments techniques liés à son secteur d'activité ainsi que toutes les nouvelles normes qui font régulièrement leur apparition (comme par exemple celles de l'écoconstruction). S'il veut être à la pointe de l'information, il doit donc fréquemment retourner sur les bancs de l'école.

    Mais le conducteur de travaux, « interface entre les bureaux d’étude et les opérateurs du chantier », comme le précise Gilbert Touret, doit également être un fin manageur ainsi qu’un bon communicant, capable de motiver ses troupes et de faire le point avec ses clients sur l’avancement des travaux. Un poste à responsabilité qui se partage entre les bureaux et le terrain. Et souvent en déplacement : un tiers des conducteurs de travaux français sont d’ailleurs envoyés à l’étranger.

    Un poste à responsabilité qui se partage entre les bureaux et le terrain.

    En 2011, leur nombre, en augmentation, s'élevait à un peu plus de 32000 dans l'Hexagone, selon les chiffres de l'Observatoire prospectif des métiers et des qualifications du BTP, avec 6,2% de moins de 25 ans et 23,3% de plus de 50 ans. Si les jeunes sont peu nombreux, c'est parce que l'on devient rarement conducteur de travaux juste à la sortie de ses études.

    Pour exercer ce métier, il est possible de gravir un à un les échelons de l’entreprise, en partant du poste d’ouvrier qualifié puis en obtenant des certifications professionnelles (auprès par exemple d’organismes comme l’Afpa). Mais il est de plus en plus nécessaire, quelle que soit sa spécialité — gros œuvre, second œuvre et finitions ou génie civil et travaux publics — d’avoir en poche un brevet de technicien supérieur (BTS), un diplôme universitaire de technologie (DUT), une licence professionnelle ou un diplôme d’ingénieur des métiers du bâtiment correspondant à une des trois spécialisations choisies.

    Un diplôme de conducteur de travaux est aussi délivré, par exemple par l’Ecole spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l’industrie (ESTP).

    Sur deux ans, après un bac S ou STI2D, la formation peut se dérouler sous forme classique (cours de septembre à juin et deux stages de cinq et douze semaines) ou en alternance (six mois de cours, cinq mois en entreprise). Les sélections se font sur dossier et entretien et l’étudiant peut s’orienter au choix vers une des deux filières, travaux publics ou bâtiment. « Les travaux publics recrutent désormais plutôt des ingénieurs car les tâches sont de plus en plus complexes », précise Gilbert Touret.

    Toutefois, avant d’accéder à ce poste, les jeunes diplômés exercent en général les métiers d’aide conducteur de travaux, de chef de chantier ou encore de technicien d’études.

    TEMOIN

    « Etre à l’écoute de ses clients et de ses équipes »

    Sébastien GUINCHARD, 34 ans, conducteur de travaux chez Legabat, PME du bâtiment basée à Wasquehal (Nord)

    Il jongle entre les chantiers et les papiers.

    Sébastien Guinchard, conducteur de travaux chez Legabat, une PME de près de 40 salariés, veille quotidiennement à ce que les chantiers dont il a la responsabilité se déroulent conformément aux délais et aux coûts prévus. Il passe 40% de son temps assis derrière son bureau et 60% aux côtés des ouvriers ou avec ses clients et ses maîtres d’ouvrage.

    « La partie relationnelle de mon métier est très importante : j'ai tous les jours les chefs de chantier au téléphone, si je ne passe pas directement les voir. Il faut être un bon manageur, avoir confiance dans ses équipes et être à l'écoute des clients, détaille-t-il. Je passe aussi beaucoup de temps sur les chiffres et l'administratif, comme par exemple pour obtenir les autorisations municipales nécessaires au chantier. » Sa spécialité? La construction de petits immeubles de 20 à 30 logements avec sous sa responsabilité deux ou trois chantiers concomitants.

    « Je passe aussi beaucoup de temps sur les chiffres et l’administratif »

    Après un bac général scientifique, Sébastien Guinchard a passé un brevet de technicien supérieur (BTS) en alternance de conducteur de travaux au CFPCT Toulouse-Palays, un centre de formation du BTP, tout en intégrant les Compagnons du Tour de France en maçonnerie. Après cinq ans sur les routes de l'Hexagone, Sébastien Guinchard est également sorti diplômé d'un certificat d'aptitude professionnelle (CAP) et d'un bac professionnel de maçonnerie. Devenu conducteur de travaux il y a deux ans, il a été auparavant durant dix ans chef de chantier pour la même entreprise. Il gagne aujourd'hui environ 2500 € net par mois.

    En savoir plus

    À LIRE :

    « Les Métiers du bâtiment et des travaux publics », Onisep, 2012, 200 pages. 12 €.

    « Le Mémento du conducteur de travaux », de Brice Fèvre et Sébastien Fourage, Ed. Eyrolles, réédition 2010, 114 pages. 17 €.

    À CONSULTER :

    Le parcours d'un conducteur de travaux présenté par l'Observatoire prospectif des métiers et des qualifications du BTP : www.metiers-btp.fr/reperes/.

    La fiche Onisep présentant le métier :www.onisep.fr.

    Le site de l'Ecole spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l'industrie (ESTP) : www.estp.fr.

    Dossier réalisé par Flore Mabilleau.

    Article paru dans le supplément éco du Parisien daté du lundi 25 novembre 2013.

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