Rentrée. Polémique sur l’augmentation du coût de la rentrée Universitaire

Frais d’inscription, Sécu, Resto U, loyers... Selon une enquête du syndicat étudiant Unef, cette année, le coût de la rentrée universitaire augmente de 4,1% par rapport à l’an dernier. Le Ministre défend lui des chiffres montrant une inflation normale...

Rentrée. Polémique sur l’augmentation du coût de la rentrée Universitaire

    Logement, Frais d’inscription, Sécu, Transport... tout augmente !

    Si l’on en croit les études réalisées par les 2 principales organisations syndicales étudiantes : l’Unef (Union nationale des étudiants de France), et la Fage, le coût global de la rentrée universitaire augmente de plus de 4% contre une inflation moyenne de 2,1%.

    Pour l'Unef, le coût de l’année étudiante pour 2011-2012 augmente de 4,1%

    , soit deux fois plus vite que l’inflation (2,1%), l'Unef dénonce une paupérisation des étudiants :

    «Aujourd’hui, la possibilité de faire des études et de les réussir dépend largement de son origine sociale et familiale»

    .

    Ces chiffres sont soutenus par l'étude de la Fage, qui affiche, elle, dans son étude annuelle, une augmentation de 4,2 %

    du coût de la rentrée étudiante.

    De son côté, Laurent Wauquiez, Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, défend, lui, via les chiffres de l'INSEE et l'OVE (observatoire de la vie étudiante) « l'une des plus faibles » hausses « des 5 dernières années ». "L'inflation que connaissent les étudiants n'est pas différente de celle de l'ensemble des ménages.".

    Polémique sur les chiffres... et détails de l'étude de l'Unef.

    Le logement

    Bête noire de l’étudiant, parfois appelé à déménager plusieurs fois, c’est le poste qui grève le plus le budget annuel d’un jeune et/ou de ses parents, bien souvent obligés — quand ils le peuvent — de mettre la main à la poche pour l’aider. Plus de 60% des étudiants quittent le domicile familial lorsqu’ils entament les études supérieures et ce poste de dépenses, souvent près de la moitié des dépenses, n’en finit pas de grimper. Selon l’enquête, l’augmentation des loyers à l’emménagement (quand il faut prévoir une caution en plus) grimpe de 8,9% cette année dans la capitale. Si elle reste plus modérée en province (1,9%), elle est de toute façon supérieure à celle des aides au logement, dont l’Unef observe qu’elles n’ont augmenté que de 1,1% entre 2010 et 2011.

    Le transport

    Mauvais plan pour les étudiants franciliens, pour qui le coût de la carte de transports en commun Imagine R augmente cette année de 3,9%. Cerise empoisonnée pour les boursiers : au nom de l’égalité entre étudiants de région parisienne et d’ailleurs, l’Etat a supprimé pour cette rentrée l’aide de 153€ annuels qu’elle leur allouait pour aider à financer une carte de transports qui coûte vite plus de 400€ (par an) si l’on opte pour une couverture trois zones! Les provinciaux ont plus de chance : à Aix, Marseille ou Tours, le prix de l’abonnement annuel a baissé.

    Les dépenses "obligatoires"

    Frais d'inscription, Sécu, resto U : impossible de faire une croix sur ces dépenses, dont l'enquête de l'Unef révèle qu'elles ont en moyenne augmenté de 4, 4%. Le ticket de resto U a augmenté de 5 centimes cette rentrée : à l'unité, c'est peu. «Hausse limitée», estime le ministère de l'Enseignement supérieur, dont le nouveau ministre, Laurent Wauquiez, calculait en juillet que mis bout à bout sur un an, même en payant 200 repas, cela ne fera jamais que 10€ de plus. A quoi l'Unef rétorque que l'année universitaire est aussi plus longue et que les 488€ que coûteront 160 repas (contre 450€ l'année dernière), s'ajoutent à la hausse des frais d'inscription (de 1,72% en licence à 4,70% en master) et à 1,50% de la Sécu… «En moyenne ces dépenses obligatoires ont augmenté de 33,2% depuis 2006.»

    Les bourses ne suivent pas

    Promis en 2009, le dixième mois de bourse… se fait toujours attendre. Et à quinze jours des rentrées à la fac, les étudiants font grise mine. Faute d’engager les crédits pour pendant un an, il n’a pu être versé que partiellement l’an dernier. Aujourd’hui il manque toujours 80 M€ de crédit pour financer la totalité de cette mesure. En attendant, s’il y a bien eu la création d’un sixième échelon de bourse et si l’Unef convient qu’elle a permis à quelque 100000 étudiants de bénéficier d’une augmentation de l’aide qui leur est accordée, le syndicat (de gauche) observe que cette bourse — la plus forte, 460€ par mois — ne couvre jamais que 50% d’un budget d’étudiant. Au total, 27% bénéficient en France d’une bourse sur critères sociaux. Pour les 73% restants, il faut pouvoir compter sur l’aide de la famille… et les jobs.

    Polémique sur les chiffres avant l'annonce du Budget 2012 du gouvernement

    Selon l'Unef et la Fage, le coût de la rentrée étudiante augmente deux fois plus que l'inflation. Ces syndicats étudiants demandent le versement d'un dixième mois de Bourse pour aider les étudiants à faire face à ces augmentations de prix. Laurent Wauquiez, Ministre de l'Enseignement supérieur

    et de la Recherche, défend, lui, « l'une des plus faibles » hausses « des 5 dernières années ».

    La polémique fait rage avant l'annonce du budget 2012 par le gouvernement, les syndicats étudiants redoutent des arbitrages contre les intérêts des étudiants. « Ce n'est pas aux étudiants de payer le triple A de la France », a prévenu le président de l'Unef, Emmanuel Zemmour. « Il faut que le gouvernement finance le dixième mois de bourse, c'est un engagement présidentiel »

    TEMOIGNAGE

    Claire, 22 ans doit enchaîner les petits boulots

    «Quand je suis arrivée à Paris il y a deux ans, j’ai été choquée par le montant des loyers. C’est la plus grosse charge de mon budget».

    Originaire des Pyrénées, Claire Fontassin vit dans 24 m2 dans la capitale… pour 740€ par mois.

    «Et il a été augmenté de 45€ en juillet !»

    ajoute-t-elle. Cette étudiante en master 2 de philosophie politique à la Sorbonne redoute l’arrivée de la rentrée :

    «La première chose que j’ai faite ici à Paris, après avoir signé pour mon appartement, c’est d’envoyer des CV ici et là pour pouvoir travailler»

    , explique-t-elle. Tout au long de l’année, elle enchaîne les petits boulots. De l’intérim, de la traduction ou du secrétariat, et des journées en tant qu’hôtesse.

    «Dès que je peux, je prends des missions, des journées de travail»

    . Si Claire a la chance de pouvoir travailler moins pendant les périodes d’examen grâce à l’aide de sa famille, elle a connu pas mal d’autres étudiants

    «qui ont raté des semestres à cause de leur job, même les boursiers. L’université ne s’adapte pas assez. Beaucoup d'étudiants doivent parfois manquer des cours pour travailler et certains profs ne le comprennent pas.»

    TEMOIGNAGE

    Yoan, 21 ans, obligé d'habiter chez ses parents

    «La rentrée, c’est beaucoup de dépenses»

    , souffle Yoan Pinaud. Etudiant à l’université de Versailles - Saint-Quentin (Yvelines), il s’apprête à entamer sa troisième année de licence en droit et sciences politiques. Outre ses frais d’inscription,

    «177€, ça a augmenté»

    , il doit prévoir un budget conséquent. Car les manuels sont nombreux et coûteux.

    «Il y a pas mal de livres, des Codes à se procurer. On peut les consulter à la bibliothèque mais, quand il y a un exemplaire pour 50 étudiants, on préfère l’acheter. Et en droit, c’est plus conseillé d’avoir ses propres livres parce qu’il y a beaucoup à apprendre.»

    Pour un code civil, il faut compter pas loin de 40€,

    «et il est réédité tous les ans parce que beaucoup de choses changent»

    , ajoute Yoan. Pour éviter de se ruiner, il passe par une bourse aux livres. Il finance en partie ses dépenses en travaillant l’été, cette année

    «comme surveillant de nuit dans un centre pour personnes handicapées. Et comme j’ai la chance d’avoir mes parents qui peuvent m’aider, je n’ai pas à travailler pendant l’année».

    Et puis, il habite chez eux, à «une grosse demi-heure» de la fac.

    «C’est sûr que ça serait plus pratique d’avoir mon propre appart,mais vu le prix des loyers, ce n’est pas concevable.»

    Etude de l’Unef fournie en exclu au Parisien / Aujourd’hui en France - Extraits de l’article publié le 22 août 2011 - Article original ici : « les études sont de plus en plus chères »

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