Covid-19. Inquiets pour leur santé, des étudiants bloquent les partiels

Ils étaient des centaines lundi à l’université Paris-Est Créteil pour leurs épreuves de droit, finalement reportées. Dans le Val-d’Oise et dans l’Essonne, ils sont également nombreux à vouloir privilégier le distanciel

Créteil (Val-de-Marne), lundi 3 mai. Alors que les tensions entre pro et antiblocage se multipliaient, décision a été prise de reporter l’ensemble des examens programmés à la fac de droit.
Créteil (Val-de-Marne), lundi 3 mai. Alors que les tensions entre pro et antiblocage se multipliaient, décision a été prise de reporter l’ensemble des examens programmés à la fac de droit.

    Ils étaient des centaines, ce lundi 3 mai, à l’université Paris-Est Créteil pour leurs épreuves de droit, finalement reportées. Dans le Val-d’Oise et dans l’Essonne, ils sont également nombreux à vouloir privilégier le distanciel

    Par Gérald Moruzzi, Marie Persidat, Nolwenn Cosson et Mélissa Prou

    Passer des examens dans des amphithéâtres sans fenêtres ni autres aérations, au milieu de centaines de personnes, alors que la pandémie de Covid-19 fait toujours rage, voilà la situation que veut éviter Sophie* en ce début de mois de mai. Mais c’est pourtant ce qui est prévu pour cette étudiante en droit de l’université Paris-Est Créteil (Upec), dans le Val-de-Marne, et ses camarades, et dans bien d’autres facultés.

    Lundi 3 mai, les étudiants réclamant des examens en distanciel étaient invités à se rassembler avant une épreuve des licences 3 et master 1. Un blocus a empêché sa tenue. Peu avant 15 heures, l’annonce du report à une date ultérieure a été faite parmi les centaines d’étudiants présents. Quelques minutes plus tôt, des tensions étaient apparues à l’entrée des salles d’examens entre pro et antiblocage.

    Aucun cluster depuis le début de l’année, selon l’université

    Selon Sophie, « l’université nous met en danger et met en danger nos proches. Nous vivons pour la grande majorité d’entre nous avec nos parents, frères, sœurs et parfois même nos grands-parents. »

    Par le biais d’un message publié mercredi dernier, la présidence de l’Upec déclare pourtant que « les conditions les plus strictes sont respectées : distanciation, port du masque, ventilation spécifique et aération dans les amphithéâtres, gel hydroalcoolique, etc. » Elle rappelle que « depuis le début de l’année, les enseignements qui se sont déroulés en présentiel et les examens de mars n’ont été source d’aucun cluster. »

    Agée de 21 ans, Lola* assure que « les mesures sanitaires sont là, et la fac fait comme elle peut, au regard de la situation ». Cette étudiante de L 3 voulait composer, comme tant d’autres autour d’elle : « On a énormément travaillé, on s’est tous préparés, on veut passer ces partiels et terminer cette année qui n’a pas été facile. »

    Dans le Val-d’Oise, les partiels d’économie-gestion n’ont pu avoir lieu, hier, à l’Université de Cergy-Pontoise. Armés de scotch, de chaînes et de cadenas, des étudiants ont empêché l’accès aux lieux d’examen. Sur les portes vitrées, ils ont placardé des feuilles sur lesquelles figurent des échanges par SMS d’étudiants qui affirment être prêts à assister aux épreuves même s’ils sont positifs au Covid.

    « On nous conseille de rester chez nous si nous sommes positifs, mais dans ce cas nous devons passer nos examens au rattrapage », explique une étudiante de troisième année. « Alors forcément beaucoup viennent quand même. » Pour la jeune fille, les précautions sanitaires ne sont pas suffisantes. « Nous demandons une distanciation plus importante, aujourd’hui il y a certes une place entre chaque étudiant, mais c’était déjà le cas avant le Covid lors des examens. Et certains profs lèchent leurs doigts pour distribuer les feuilles, c’est inadmissible ! »

    « D’ordinaire, 20 % de l’air est renouvelé en continu, mais depuis le début de l’épidémie nous sommes montés à 100 % de renouvellement toutes les heures, ce qui d’ailleurs a des conséquences énergétiques et a fait baisser la température dans les salles cet hiver, pointe le président, François Germinet. C’est dommage qu’une poignée d’étudiants bloque une promotion de 350 élèves. »

    « La plupart d’entre nous empruntent les transports en commun »

    A l’université d’Evry (Essonne), Mélissa, en 2 e année de licence d’administration économique et sociale, s’interroge : « Pourquoi, en pleine crise sanitaire, n’ont-ils pas organisé ces examens en distanciel ? La plupart d’entre nous empruntent les transports en commun pour se rendre à la fac. Certains sont à risque ou ont des proches qui le sont. Avec la propagation des variants, on ne peut pas être rassuré. »

    Malgré plusieurs tentatives pour obtenir des examens à distance, ces étudiants assurent ne pas avoir été entendus par la direction. « On nous parle de tricherie. De perte de valeur du diplôme, énumère Anass. Or nous avons déjà passé des devoirs à distance, sans que cela ne pose souci. »

    * Les prénoms ont été changés.

    Mardi aussi les blocages ont eu lieu :

    Créteil : tensions à la faculté de droit, deux nouvelles épreuves en présentiel reportées

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