Les écoles de la deuxième chance ne chôment pas

Elles s'appellent « écoles », alors qu'on n'y trouve ni tableau noir ni amphis. Elles ne dépendent pas de l'Education nationale, n'ont pas de maîtres, mais des...

Les écoles de la deuxième chance ne chôment pas

    Elles s’appellent « écoles », alors qu’on n’y trouve ni tableau noir ni amphis. Elles ne dépendent pas de l’Education nationale, n’ont pas de maîtres, mais des formateurs, qui jouent les tuteurs et suivent chaque « élève » de façon on ne peut plus personnelle. Ceux qui les fréquentent, six à huit mois en moyenne, parfois seize, ont justement abandonné, souvent depuis des années, les bancs des établissements scolaires traditionnels… Ce sont les écoles de la deuxième chance, objets d’un colloque aujourd’hui à Paris.

    Les élèves ont 18, 22 ou 25 ans. Ils sont issus, pour moitié, de régions ou quartiers socialement défavorisés. Filles et garçons en égale proportion, ayant décroché au collège ou au lycée, ils ont grossi les rangs de ces 150000 jeunes qui sortent chaque année du système sans diplôme. A force de galères pour trouver du travail, ils reviennent dans ces écoles bien particulières, qui offrent « tout le contraire du système scolaire », comme le souligne Alexandre Shajer, président du réseau.

    Leur objectif : rattraper le temps perdu, grâce à une remise à niveau des fondamentaux, et surtout un suivi personnalisé d’un projet professionnel, construit sur toutes leurs compétences, pas seulement les savoirs académiques, et en alternance. Quelques semaines à l’école, quelques semaines en stage, pour découvrir et trouver « leur » métier.

    Lancées sur une initiative européenne il y a dix ans, elles mettent aujourd’hui en avant, lors de leur colloque parisien, 150 jeunes issus des nombreuses promotions, venus témoigner de leurs parcours, tenter de convaincre les entreprises des bienfaits de la formation en alternance, même en temps de crise, et même avec des jeunes. Puisqu’ils apprennent aussi à devenir « fiables », laisser tomber les piercings, se lever et être à l’heure le matin…

    Depuis le lancement de la première expérience, à Marseille en 1997, le réseau, essentiellement financé par les collectivités locales, s’étoffe à toute vitesse. Fin 2008, l’ensemble des écoles, dispersées sur le territoire national, offrait 4700 places tremplins à ces jeunes. Aujourd’hui on comptabilise 7800 places dans 63 écoles de 14 régions et 33 départements. Vu les projets en cours, depuis que l’Etat a décidé l’an dernier de participer au financement, à la fin de l’année, le réseau comptera autour de 85 écoles, et 9300 places… Autre chiffre éloquent, 60% des élèves trouvent une solution professionnelle en sortant. « Ils sont nos meilleurs ambassadeurs auprès des autres jeunes », sourit la responsable du centre de Meaux.

    CLAUDINE PROUST

    Paru dans le Parisien - 26/10/2010 p.11

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