Fiche Métier - Auxiliaire de vie : un engagement humain

Les métiers de l’accompagnement des personnes handicapées sont multiples. Si les formations ne demandent pas beaucoup de qualifications, elles requièrent un bon état physique et de l’intérêt pour la personne.

Fiche Métier - Auxiliaire de vie : un engagement humain

    Les métiers de l’accompagnement des personnes handicapées sont multiples. Si les formations ne demandent pas beaucoup de qualifications, elles requièrent un bon état physique et de l’intérêt pour la personne.

    L’aide à la toilette, la préparation des repas, l’accompagnement d’une personne en fauteuil roulant ou la rédaction de courrier… autant de tâches qui relèvent de la compétence des auxiliaires de vie. Mais sous ce terme sont regroupées plusieurs appellations en fonction de leur qualification : auxiliaire de vie scolaire (AVS), assistante de vie aux familles (ADVF) ou encore aide médico-psychologique (AMP). Le point commun de ces métiers : apporter un soutien aux personnes handicapées dans leurs tâches quotidiennes.

    Ceux qui s’occupent le plus directement des handicapés physiques ou mentaux, enfants, jeunes ou vieux, sont les AMP. Ils travaillent essentiellement dans les structures d’accueil : centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), maison d’accueil spécialisée (MAS), foyer d’accueil médicalisé (FAM), etc.

    Les formations conduisent à des diplômes dits de « niveau V », équivalant à un CAP

    . « Pour y accéder, il suffit de savoir lire, écrire et comprendre un texte, mais il faut surtout avoir des qualités personnelles », précise Christine Signor, directrice adjointe pédagogique de l’Institut régional du travail social (IRTS) Paris-Ile-de-France. Ces qualités consistent principalement en de réelles compétences relationnelles, c’est-à-dire de l’écoute, de la motivation, du recul, de l’empathie…

    La préparation au diplôme d’Etat d’AMP, dure généralement dix-huit mois. De plus en plus de candidats sont soit des salariés d’établissement de soins, envoyés par leur employeur pour progresser dans leur métier de l’aide à la personne, soit des chômeurs en reclassement. Conséquence, le niveau des stagiaires varie du simple brevet au bac + 3. Et les formations existent aussi bien en « initiale » qu’en « continue » ou « en alternance ». L’obtention du diplôme suppose la validation de six domaines de compétences (DC) qui vont de la « connaissance de la personne », du bébé à la personne âgée, à l’« animation de vie sociale et relationnelle » en passant par le « soutien médico-psychologique ». En cas d’échec à un DC, le candidat a cinq ans pour repasser le module qui lui manque et valider son diplôme.

    Pas facile de soulever un individu de 80 kg !

    « Certes, c’est un métier de relation, car l’AMP accompagne la personne dans sa toilette, ses repas, ses activités, mais c’est aussi un métier physique, ajoute Natacha Berchel, psychologue de terrain et formatrice AMP. Même s’il existe aujourd’hui de nombreux appareils, pour déplacer une personne, par exemple. »

    Cette aide n’est pas négligeable pour un métier qui est très largement féminisé. Pas facile en effet pour une jeune femme de soulever un individu de 80 kg qui ne peut pas se mouvoir tout seul!

    Aide médico-psychologique : un profil très recherché

    Les métiers d’aide aux personnes handicapées offrent de nombreux débouchés et de grandes perspectives de mobilité. Il est en effet possible de passer d’une profession à l’autre grâce à différentes formations. Souvent, les employeurs, qui ont l’obligation de faire évoluer leur personnel, incitent les auxiliaires de vie à se former au diplôme d’aide médico-psychologique (AMP) puis de moniteur éducateur ou d’éducateur spécialisé. Les étudiants qui choisissent de devenir AMP, sont assurés d’être embauchés dès l’obtention de leur diplôme par l’établissement dans lequel ils ont effectué leur stage. L’offre de personnes qualifiées est loin d’être suffisante pour répondre à la demande. L’AMP est rémunéré au smic lorsqu’il démarre, mais il bénéficie de primes car il effectue généralement des horaires décalés. Si son temps de travail ne dépasse pas 35 heures hebdomadaires, il est souvent amené à travailler le soir et pendant les week-ends et les vacances scolaires.

    Néanmoins, paradoxe de cette filière : alors que les besoins ne cessent d’augmenter, surtout du fait du vieillissement de la population, il n’y a pas assez de financement pour les formations et l’apprentissage ne s’y pratique pas.

    Manuelo POTIER,

    aide médico-psychologique

    "J'ai appris à entrer dans l'intimité des jeunes"

    Ce qu'elle aime dans son métier? « La relation humaine, la remise en question permanente! » A 37 ans, Manuela Potier est entrée dans les métiers de l'aide aux personnes handicapées pour ça. Un changement de région après dix ans en tant qu'assistante commerciale lui donne l'occasion de réfléchir à ce qu'elle veut « vraiment » faire. Elle découvre la filière auxiliaire de vie à Pôle emploi et choisit de devenir aide médico-psychologique (AMP).

    Elle fait sa formation en alternance en travaillant auprès de jeunes adultes en situation de grand handicap. « Au début, j'ai eu peur, puis ils m'ont montré qu'ils étaient humains avant d'être en fauteuil électrique! », avoue-t-elle.

    Quand, au bout d'un an, l'établissement lui a proposé de l'embaucher, elle a refusé. « Je savais que je voulais travailler auprès de jeunes avec des déficiences mentales. » Pour cela, il lui a fallu s'engager dans la formation d'éducateur spécialisé qu'elle suit actuellement en alternance en travaillant dans un institut médico-éducatif (IME).

    « Cela m’a aidée, pas seulement parce que j’ai appris les gestes de la toilette, mais aussi parce que j’ai appris à entrer dans l’intimité des jeunes, à respecter cette intimité. Il ne faut jamais avoir d’automatisme. »

    Elle travaille vingt-quatre heures par semaine pendant deux semaines. La troisième semaine, elle enchaîne avec le week-end : deux fois douze heures! Pour un salaire net de 1350 € par mois, prime incluse. Mais elle aime ce rythme, qui lui laissera du temps pour elle… dès que la formation sera terminée, en juin prochain!

    EN SAVOIR PLUS

    A consulter

    - Une fiche complète d'explications sur ces métiers avec la liste des écoles qui y préparent :

    studyrama.com

    - Le site de l'Institut régional du travail social d'Ile-de-France présente les épreuves des concours et détailleles modes de financement des études.

    www.irtsparisidf.asso.fr

    A lire

    - "Je prépare le DEAVS - Diplôme d'Etat d'auxiliaire de vie sociale" de Olivier Huet. Ed. Dunod (2011-2012). 19,80€

    Article paru dans Le Parisien Économie du lundi 14 novembre 2011

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