Environnement : la formation au coeur du défi de la croissance verte

Environnement, développement durable... les écoles doivent faire évoluer leur offre de formation -les enjeux climatiques sont énormes et les besoins en recrutements aussi.

Environnement : la formation au coeur du défi de la croissance verte

    Le développement des préoccupations environnementales dans de nombreux secteurs de l'économie entraîne l'émergence de nouveaux métiers et de nouvelles compétences. De nombreux professionnels doivent désormais intégrer des réglementations, des techniques et des savoir-être nouveaux.

    Il s'agit parfois de verdir des métiers et parfois d'en créer de nouveaux; les formations suivent aussi ce même principe en modifiant leur contenu (comme avec la réforme des Bacs Techno Scientifiques : STI2D, STD2A et STL pour la rentrée 2011 ) et parfois il y a des créations de nouvelles formations. Dans tous les cas le besoin en formation est essentiel.

    DES NOUVEAUX METIERS ?

    Les métiers de l’économie verte ne sont pas pour l’essentiel de « nouveaux métiers » mais surtout des métiers traditionnels qui doivent « verdir ». Dans ce « verdissement » réside la valeur ajoutée et le potentiel de croissance de l’économie verte.

    De nombreux métiers seront, dans les années à venir, voués à s'adapter afin de répondre aux nouvelles normes environnementales. « Par exemple, pour la construction d'un bâtiment de « haute qualité environnementale » (HQE) tous les corps de métiers traditionnels du bâtiment devront s'être mis à niveau, explique Marie Claire Carrère-Gée, Présidente du Conseil d'Orientation pour l'Emploi. Les métiers vraiment « nouveaux » sont pour leur part très peu nombreux, et souvent très qualifiés : éco-conseiller dans l'agriculture, éco-énergéticien dans l'industrie agro-alimentaire, juristes spécialisés dans les énergies renouvelables (par exemple sur les droits liés aux éoliennes off -shore), coordinateur de haut niveau dans le bâtiment, pour garantir le respect de normes environnementales, spécialistes de la biodiversité… ».

    Les perspectives d’emploi sur ce secteur sont en effet importantes sous réserve que les postulants aient de réelles compétences techniques.

    « Ceux qui se dotent de telles compétences ont généralement à la base une expertise métier, souligne Pierre Triau. Ainsi, les installateurs de systèmes photovoltaïques sont souvent des électriciens qui ont dû adapter leurs compétences afin de proposer de telles solutions. Idem pour les chauffagistes qui se lancent dans les pompes à chaleur. » Les métiers techniques traditionnels tendent donc à évoluer vers l’électrotechnique, l’électromécanique, le génie thermique le génie climatique ou encore la régulation…

    Or, les jeunes intéressés par la filière VERTE délaissent encore trop souvent ces formations techniques

    , sur laquelle il existe une réelle pénurie de compétences. « Pour évoluer sur ces métiers, il est également indispensable d’avoir une vision globale de son marché (le chauffage, l’électricité…) de manière à proposer aux clients les solutions les plus efficaces et les plus pertinentes », ajoute Pierre Triau.

    "Verdir" les formations ou créer de nouvelles ?

    Face à l’évolution des métiers vers le green business, il ne s’agit pas de révolutionner le contenu des formations pour répondre aux nouveaux enjeux, mais une fois encore de les adapter.

    « En matière de formation initiale, il ne faut surtout pas abuser les jeunes en les orientant vers des diplômes « verts » ou « environnementaux », qui ne correspondent à aucun besoin sur le marché du travail, poursuit Marie-Claire Carrère-Gée. L’enjeu une fois de plus consiste à « verdir » les formations existantes, et cela dans tous les domaines. » Parallèlement, les besoins en formation professionnelle sont également très importants, notamment pour adapter les compétences des salariés aux problématiques liées aux nouvelles énergies et à l’environnement. « Face à ces énormes besoins, le Conseil d’Orientation pour l’Emploi a appelé à un véritable « plan Marshall », ajoute Marie-Claire Carrère-Gée. Avec une attention particulière pour les petites entreprises, notamment artisanales. » La CAPEB (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment) fait d’ailleurs des efforts considérables en la matière pour orienter les artisans vers les bonnes formations, tandis que les grands groupes du secteur tels que Veolia Environnement ou Cegelec proposent des formations spécifiques sur ces sujets dans leurs propres universités.

    Il est par ailleurs indispensable d’assurer les formations nécessaires pour les millions de salariés dont les compétences, l’organisation du travail et les métiers seront inévitablement amenés à évoluer du fait de la croissance verte. »

    LES FORMATIONS LIEES A L'ENVIRONNEMENT

    « La formation est essentielle pour accompagner la transition industrielle vers les écotechnologies,

    analyse Olivier Cateura, co-responsable pédagogique du Mastère Spécialisé Management et Marketing de l'Energie de Grenoble Ecole de Management .

    Les entreprises doivent pouvoir recruter de nouvelles compétences, mais également former leurs cadres en interne afin qu'ils intègrent les préoccupations de l'éco-efficacité énergétique dans leurs décisions. »

    L'offre de formations liées à l’environnement explose :

    une adaptation nécessaire de l’enseignement supérieur

    Depuis quelques années, les acteurs de l'enseignement supérieur tentent de répondre à ces besoins en compétences nouvelles en adaptant les programmes de formation aux nouvelles réalités des métiers. Selon une étude publiée en mars 2010 par le Service de l'observation et des statistiques rattaché au Commissariat général au développement durable, le nombre de diplômes de niveau I (master, diplômes d'ingénieur) dans l'environnement a plus que triplé entre la rentrée de 1996 et celle de 2007, passant de 107 à 353.

    Même constat du côté des formations de niveau II. Pas moins de 169 licences professionnelles ont ainsi été recensées dans le domaine de l'environnement en 2007-2008. L'Ecole nationale supérieure de l'énergie, l'eau et l'environnement (Ense3), rattachée à l'Institut National Polytechnique de Grenoble, forme depuis 2008 des ingénieurs capables de répondre aux besoins de la société dans tous les secteurs liés à l'énergie et à l'eau, en tenant compte des impacts environnementaux.

    « Nous travaillons en étroite collaboration avec les entreprises et les laboratoires de recherche, notamment le Pôle de compétitivité TENERRDIS (Technologies Énergies Nouvelles Énergies Renouvelables Rhône-Alpes, Drôme, Isère, Savoie) et l'institut Carnot Energies du Futur »

    , explique Olivier Métais, Directeur de l'Ense3.

    « Que ce soit dans le domaine de l'énergie ou de l'environnement, les nouveaux métiers requièrent des multicompétences. Les ingénieurs devront de plus en plus avoir une vision globale et intégratrice d'un système »

    , analyse Olivier Métais. Les formations se multiplient pour répondre à la demande croissante des entreprises en profils polyvalents : chargés d'affaires à la fois commerciaux et connaissant la réglementation européenne, chefs de projet maîtrisant les chantiers complexes et les énergies nouvelles, etc. « Les entreprises ont également besoin de nouveaux profils de managers possédant des compétences technologiques ainsi qu'une bonne compréhension des questions énergétiques », explique Olivier Cateura. Fruit d'une collaboration entre l'Ecole de Management et l'Institut National Polytechnique de Grenoble, le Mastère Spécialisé Management et Marketing de l'Energie développe ainsi les compétences de managers, spécialistes de la filière et du marché de l'énergie, tant d'un point de vue technologique, qu'économique et managérial.

    Des filières de plus en plus prisées par les étudiants, qui souhaitent donner un sens à leur vie professionnelle.

    Dans tous les cas la formation en environnement sera, comme pour internet, une déterminante essentielle pour une entreprise pour assurer son futur.

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