Génération optimiste : 78 % des adultes de moins de 26 ans se disent « optimistes » pour leur futur

Quel moral ! Alors que leurs parents ont tendance à s’inquiéter pour eux, 78 % des moins de 26 ans voient leur avenir en rose, selon le baromètre que nous révélons.

LP/Arnaud Journois et Philippe Lavieille
LP/Arnaud Journois et Philippe Lavieille

    Ils veulent y croire

    Il ne s’agit pas de penser que nous vivons dans « le meilleur des mondes possibles » mais arrêtons-nous un instant sur les résultats de l’étude que nous dévoilons aujourd’hui et retenons ce — formidable — chiffre : 78 % des adultes de moins de 26 ans se disent « optimistes » pour leur futur. 78 % ! Il faut le répéter pour y croire et réaliser que c’est un indicateur incontestable de la bonne santé du pays. A moins qu’il ne soit celui de la grande naïveté de cette génération ? Définitivement, non. Ces jeunes ont décidé d’avoir confiance en eux et dans la société dans laquelle ils évoluent. L’avenir leur appartient, comme il nous appartient de ne pas doucher leurs espoirs. Car l’on ne gagne rien à être pessimiste, sauf peut-être à avoir raison.

    Pierre Chausse

    Comment paraître jeune ? En se montrant optimiste !

    Confiants dans l’avenir, bien dans leur tête, un peu plus sûrs d’eux qu’il y a encore deux ans : les moins de 26 ans ont l’air plutôt en forme, à en croire le troisième baromètre* « Jeunesse et confiance », pour le think tank Vers le haut (de tendance centre droit), spécialisé dans les questions d’éducation.

    Plus on est diplômé, plus on est confiant

    D'après les résultats de cette étude que nous dévoilons, la confiance en l'avenir a augmenté de 9 points en trois ans chez les adolescents et les jeunes adultes. Ils sont 78 % à se dire aujourd'hui « optimistes » pour leur futur, et 74 % à estimer que leur vie actuelle correspond à leurs attentes. Leurs parents, quoique encore chiffonnés, reprennent aussi un timide sourire : 60 % pensent que la vie de leurs filles et de leurs garçons sera plus difficile que la leur, mais c'est tout de même 6 points de moins que l'année dernière à la même époque.

    Pour autant, cette confiance n'est pas également partagée. « Il y a aussi une jeunesse qui décroche et dont on voit que la position, en marge du monde du travail ou en marge des études, a de vraies répercussions psychologiques sur l'image qu'elle entretient d'elle-même », remarque Marc Vannesson, le président de Vers le haut. Ainsi, 58 % des jeunes au chômage déplorent que leur vie actuelle ne « corresponde pas à leurs attentes ».

    Une place au soleil dans l’entreprise

    Optimiste, la jeunesse n'en est pas moins lucide, dressant du monde qui l'entoure un portrait assez conforme à la réalité des statistiques. Ainsi, si sept jeunes sur dix font confiance à l'école pour leur assurer l'acquisition des savoirs fondamentaux, moins de la moitié la pensent capable de réduire les inégalités sociales.

    La confiance envers les patrons en revanche reste basse, à 29 %, mais a tout de même fait un bond de 3 points par rapport à l'an dernier. « Les jeunes comme les parents trouvent que les entreprises ne sont pas assez impliquées dans le monde éducatif et qu'il y a, globalement, un écart qui se creuse entre l'école, les jeunes et le monde du travail », résume Marc Vannesson. Si les jeunes pensent majoritairement (55 %) que les entreprises pourraient leur attribuer facilement des missions de « représentation », à peine plus d'un quart (26 %) espèrent se voir confier avant l'âge de 26 ans « la gestion d'un projet ayant un impact financier important ».

    Les politiques remontent la pente

    Mal aimés, voire ignorés par une jeunesse largement abstentionniste, les politiques se voient crédités de 25 % d'opinions favorables, comme « capables de défendre les intérêts de la jeunesse ». En 2015, ils n'étaient que 17 % à le penser. Presque un tiers des moins de 26 ans estiment également qu'il leur serait « facile » d'accéder un jour à des responsabilités politiques. « Il y a sans doute un effet Macron, analyse Marc Vannesson. Le discours porté pendant la présidentielle sur le renouvellement a manifestement touché les jeunes. Ils semblent adhérer à cette idée d'un nouveau souffle. »

    La tentation du départ

    Comme en 2016, 54 % des personnes interrogées estiment que leurs perspectives de réussite seraient meilleures à l'étranger, notamment pour trouver du travail. Et, contrairement à une idée reçue qui voudrait que cela soit d'abord le fait d'une fuite des cerveaux, le sondage montre au contraire que ce sont d'abord les moins favorisés qui pensent à boucler leurs valises : « 68 % des jeunes vivant dans des zones urbaines sensibles expriment ce sentiment d'une plus grande facilité à faire valoir leurs talents hors de France », selon la note d'analyse du think tank Vers le haut. Près de sept non-diplômés sur dix (67 %) nourrissent aussi cet espoir d'un avenir plus radieux hors des frontières. Ils ne font pas qu'y rêver : selon l'Insee, 197 000 Français se sont expatriés en 2013. Parmi eux, 90 % avaient moins de 29 ans.

    * Etude réalisée du 23 octobre au 10 novembre par OpinionWay auprès d’un échantillon représentatif de 1 005 jeunes, autant de parents et 401 chefs d’entreprise.

    Christelle Brigaudeau

    Un état d’esprit qui a le vent en poupe

    Les Français sont-ils en train de perdre le titre de « peuple le plus pessimiste de la terre » ?

    Beaucoup, en tout cas, ont choisi de riposter en jouant la carte du volontarisme et de la pensée positive. Dans l’Hexagone,

    l’optimisme est à la mode

    , surtout depuis la dernière campagne présidentielle où les candidats ont mis cette valeur refuge à toutes les sauces dans leurs discours. D’ailleurs, à peine élu, Emmanuel Macron, dans sa toute première allocution en tant que président, prévenait les Français : « Je veux nous faire renouer avec l’optimisme. »

    Message reçu ? Il suffit de se balader dans les librairies pour s’en convaincre.

    Parmi les livres sortis cette année : « Osez l’optimisme », « Choisir l’optimisme »… Et puis, il existe aussi un indicateur montrant que les Français ont bien confiance en l’avenir : le taux de natalité. Avec 1,96 enfant en moyenne par femme, notre pays fait figure de bon élève face à ses voisins européens, qui tournent autour de 1,5. Or, faire des enfants n’est-il pas la preuve ultime de l’optimisme d’un peuple ? D’où viennent alors ces idées noires qui ont fait sa réputation ? C’est le « French paradox ».

    A titre individuel, les Français se disent en grande majorité heureux et confiants mais, collectivement, ils envisagent un avenir sombre pour leur pays.

    Toutefois, même cette tendance est en train de changer. En juillet, l’Observatoire du bien-être en France diagnostiquait en effet « un choc d’optimisme » pour qualifier le regard des Français sur l’évolution économique de leur pays.

    Christine Mateus

    Consultez aussi :

    "Quoi qu'il arrive, on s'en sortira", Sybille et Nicolas, jeunes diplomés

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    Institut Lyfe (ex Institut Paul Bocuse)
    Tourisme / Hôtellerie / Restauration
    Écully
    EM Normandie
    Economie / Finance / Banque / Comptabilité
    Clichy
    Edhec Business School
    Commerce / Gestion / Management
    Roubaix cedex 1