Les mauvaises surprises de la colocation

Alors que la colocation ne cesse de se développer à Paris, les conflits entre colocataires se multiplient, ce que révèle un rapport de l'Adil 75.

Les mauvaises surprises de la colocation

    Alors que la colocation ne cesse de se développer à Paris, les conflits entre colocataires se multiplient, ce que révèle un rapport de l'Adil 75 rendu public hier.

    C'est une aventure sympathique, qui peut virer au cauchemar. En expansion à Paris, la colocation engendre des conflits de plus en plus nombreux. Hier, l'Adil 75* (Agence départementale d'information sur le logement) a publié un rapport qui met en lumière la multiplication des problèmes entre colocs dans la capitale. Selon l'Adil, la ville compte deux fois plus de colocations que le reste de l'Hexagone.

    Des étudiants bien sûr la CAF recense 16 % de colocataires parmi les étudiants parisiens qui bénéficient d'allocations mais aussi des actifs parmi les visiteurs du site de colocation Appartager (www.appartager.com), 43 % sont des salariés.

    Le problème de la clause de solidarité

    « Depuis deux ou trois ans, nous recevons de nombreux appels à l'aide de la part de colocataires, assure René Dutrey, président de l'Adil. Ils se retrouvent piégés parce qu'ils sont dans un univers pas du tout réglementé. » Souvent, ceux qui veulent partager un toit pèchent par excès de confiance. « La plupart privilégient la rencontre, précise René Dutrey. Ils recherchent quelqu'un de sympathique et occultent tout ce qui est juridique. Il y en a même qui ne lisent pas leur contrat de location? »

    A l'origine de la plupart des litiges, la clause de solidarité. Elle stipule qu'un contrat de location ne peut arriver à terme que si tous les colocataires quittent le logement. Et, surtout, que chacun est redevable des dettes des autres. « On se retrouve face à des personnes à qui l'on réclame un loyer impayé par d'ex-colocataires? Alors qu'eux ont quitté le logement depuis longtemps », détaille René Dutrey.

    Outre le problème de la solidarité, l'Adil constate que de nombreux colocataires n'apparaissent pas sur le bail? Et sont donc privés de tout droit. Il y a aussi, bien sûr, les problèmes d'entente. Et ce que l'Adil appelle l'« apogée du cauchemar » : la colocation contre faveur. C'est-à-dire des propositions de logement partagé à destination de « jeunes filles peu farouches », « femmes ouvertes » ou « aimant rendre service »? « C'est de l'abus de faiblesse », tempête René Dutrey.

    C'est contre toutes ces dérives que l'Adil souhaite tirer la sonnette d'alarme. Il plaide pour une réglementation de la colocation. Une mesure qui, selon elle, permettrait de ramener (un peu) la paix dans les foyers.

    Catherine Balle

    * L'Adil est subventionnée par la Ville de Paris, le ministère du Logement, la Caisse d'allocations familiales et des professionnels du secteur.

    Article paru dans le quotidien LeParisien du Mardi 13 octobre 2009

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