Métiers/Emploi : de bonnes perspectives pour les métiers du luxe

Avec une croissance impressionnante en 2010 et 2011, les métiers du luxe semblent déconnectés du reste du marché de l’emploi. L’horlogerie et la mode, en particulier, sont des secteurs porteurs.

Le marché de l’emploi pour les métiers du luxe est boosté par une demande exponentielle en Chine, au Brésil, en Russie et au Moyen Orient
Le marché de l’emploi pour les métiers du luxe est boosté par une demande exponentielle en Chine, au Brésil, en Russie et au Moyen Orient

    Avec une croissance impressionnante en 2010 et 2011, les métiers du luxe semblent déconnectés du reste du marché de l’emploi. L’horlogerie et la mode, en particulier, sont des secteurs porteurs.

    Le luxe échappe à la crise

    . Alors que l’économie, au niveau mondial, reste fragile, ce secteur vient de connaître une année 2011 vertigineuse, avec un chiffre d’affaires global de 191 milliards d’euros et un taux de croissance de 11%. « Le marché était en perpétuelle croissance depuis la crise de 2001, mais le luxe a connu un fort recul en 2008 et 2009, précise Joëlle De Montgolfier, directrice du pôle européen luxe, biens de consommation et distribution de Bain & Company, conseil en stratégie et management. Une nouvelle explosion du secteur a ensuite eu lieu en 2010 et 2011, avec 24% de taux de croissance en deux ans. Le luxe est devenu une valeur refuge. Grâce à cette forte dynamique, les perspectives sont bonnes pour 2012. » Une forte dynamique confirmée par les résultats annuels du groupe LVMH, numéro 1 mondial du secteur. Son chiffre d’affaires a atteint 23,65 milliards en 2011, contre 20,32 milliards en 2010 (+ 16%).

    D'excellents résultats, un secteur en effervescence : le luxe est, incontestablement, propice à l'embauche. La multiplication des métiers impliqués (habillement, joaillerie, horlogerie, parfumerie, vins et spiritueux) augmente aussi le nombre de postes à pourvoir. « Lorsque l'on sort d'une formation, on peut aspirer à plusieurs postes : responsable d'un point de vente, acheteur, chef de produit, directeur marketing, designer ou même développeur du packaging d'un produit, détaille Maxime Koromyslov, directeur du MSC Design et management de luxe de Nancy (Meurthe-et-Moselle), une formation de deux ans accessible à bac + 3, qui sera lancée en septembre. L'important, c'est la pluridisciplinarité. Les étudiants doivent être formés à tous ces débouchés, en assimilant l'intégralité des aspects d'un produit luxe. »

    En effet, travailler dans le luxe ne se résume plus à la conception d'un produit. Il s'agit désormais d'en gérer toute la partie marketing, en respectant l'image de la maison. « Les marques et les maisons doivent pouvoir maîtriser leur développement et leur réseau de distribution », avance Thibault de la Rivière, directeur de l'école spécialisée Sup de luxe à Courbevoie (Hauts-de-Seine), fondée en 1990 par Alain Dominique Perrin, président de la Fondation Cartier, avec pour objectif de former de jeunes manageurs répondant aux besoins des entreprises du luxe.

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    Et ils sont grandissants. En France, le secteur du luxe emploierait 170 000 personnes, selon la dernière étude réalisée, les trois-quarts des entreprises se situant dans la région Ile-de-France. Des chiffres auxquels s'ajoutent les 100 000 personnes travaillant dans les maisons du luxe français à l'étranger. Alimenté par une demande exponentielle en Chine, au Brésil, en Russie et au Moyen-Orient, le marché tend à se tourner de plus en plus hors des frontières hexagonales.

    La relève des savoir-faire rares et le développement à l’international sont donc les enjeux principaux pour les années à venir.

    « Le recrutement explose, mais pas forcément en France, confirme Joëlle de Montgolfier. LVMH, par exemple, a ouvert 350 boutiques en Chine en 2011. Or, lorsque l’on ouvre une boutique en Chine, il faut pouvoir s’adapter au business model du pays. » Mais aussi garantir le maintien de l’excellence de la production et embaucher du personnel en magasin. Preuve que

    la mobilité demeure l’une des aptitudes requises pour les métiers du luxe.

    3 QUESTIONS A...

    Comment définir ce qui fait partie du secteur du luxe et ce qui n’en fait pas partie ?

    Définir les frontières du luxe fait, depuis longtemps, l’objet de débats. C’est pour cela que les chiffres peuvent varier. Le périmètre du luxe dépend aussi du pays et de ses activités. En France, par exemple, nous n’avons pas de fabricants de voitures de luxe. A l’inverse, en Allemagne, on n’hésite pas à intégrer Porsche au périmètre du luxe. En 2011, pour ce qui est du luxe à la personne — l’habillement, la joaillerie, la parfumerie — le chiffre d’affaires mondial est de 191 milliards d’euros. Si l’on ajoute les autres secteurs (avions, yachts, voitures, etc.) le chiffre cité est de l’ordre de 1 000 milliards d’euros.

    2011 a donc été une année faste pour le luxe ?

    Oui, 2011 a été une excellente année pour le secteur du luxe, encore meilleure que 2010, qui avait déjà été une très bonne année. Les chiffres d’affaires sont dus aux gros efforts réalisés dans le déploiement international, car la demande à l’étranger est de plus en plus diversifiée. Certains secteurs ont évidemment été plus porteurs que d’autres. Actuellement, on peut dire que le luxe connaît un développement fort dans l’horlogerie, la mode, les accessoires et les vins et spiritueux.

    Ces excellents résultats sont-ils proportionnels aux taux d’embauche ?

    Les 75 maisons du Comité Colbert représentent aujourd’hui 36 000 emplois directs en France; l’emploi a progressé de 10% entre 2005 et 2010. Les maisons recrutent notamment dans les secteurs porteurs de la maroquinerie et de l’horlogerie. En maroquinerie, environ 500 emplois ont été créés cette année. Mais attention, ce sont des recrutements qui nécessitent une longue formation en interne. Et comme les entreprises sont bien souvent des PME, la capacité d’intégration n’est pas illimitée.

    REPERES

    Chiffre d’affaires mondial global de l’industrie du luxe

    2011 : 191 milliards d’euros.

    2002 : 133 milliards d’euros.

    1995 : 77 milliards d’euros.

    Répartition du luxe mondial par secteur

    Art de la table : 3% (5,73 milliards d’euros).

    Joaillerie : 22% (42,02 milliards d’euros).

    Parfums et cosmétiques : 21% (40,11 milliards d’euros).

    Accessoires : 26% (49,66 milliards d’euros).

    Vêtements : 27% (51,57 milliards d’euros).

    Autres : 1% (1,91 milliard d’euros).

    Source : Bain & Company.

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