Officier de renseignement : les missions du métier
L’officier de renseignement réalise la collecte, l’analyse et la synthèse d’informations jugées stratégiques en matière de défense, qui sont ensuite diffusées auprès des décideurs militaires français et internationaux, ainsi qu’auprès des décideurs politiques civils. Travaillant dans les différentes branches de l’armée, il prépare aussi des missions opérationnelles, et conseille les soldats en cas d’affectation à une unité combattante.
L’officier de renseignement assume de multiples rôles dans le cadre de sa fonction :
- Assister les escadrons et les équipages de combat, et les aider à mener à bien leurs missions ;
- Participer à la formation et à l’instruction du personnel militaire navigant (briefing géopolitique) ;
- Préparer les missions opérationnelles en amont en association avec les décideurs militaires et politiques ;
- Superviser la veille et la collecte d’informations, ainsi que l’analyse des données utiles aux décisions stratégiques.
Pour réaliser ces diverses missions, un officier de renseignement est souvent assisté par une équipe de sous-officiers du renseignement, chacun étant spécialisé dans un domaine technique spécifique. Le cas échéant, son rôle inclut la supervision et la direction d’une équipe de recueil d’informations. À un stade avancé de sa carrière, il peut être affecté à des postes dans une organisation interalliée comme le Corps européen ou l’OTAN.
Qualités requises pour devenir officier de renseignement
Serviteur de l’État au sein de l’armée française, l’officier de renseignement est un poste militaire qui requiert discipline et loyauté, ainsi qu’un sens aigu des responsabilités incombant aux postulants. Le goût de l’effort et une haute capacité d’adaptation font partie de ses qualités principales, tout comme la volonté de mettre ses aptitudes et ses connaissances au service de l’intérêt supérieur de la nation.
Devenir officier de renseignement est une voie rêvée pour ceux et celles qui ont une véritable passion pour les sujets géopolitiques, géostratégiques, et plus largement pour le renseignement militaire. L’encadrement d’une équipe de sous-officiers suppose de disposer de certaines capacités en matière de leadership, mais aussi d’avoir une exigence de conduite vis-à-vis de soi-même et des autres.
Par ailleurs, les officiers de renseignement travaillent avec des technologies de pointe en matière de collecte et d’analyse d’informations. Dès lors, ils doivent savoir manier ces outils de haut niveau. De même, la maîtrise de langues étrangères est un préalable indispensable à cette profession : l’anglais est obligatoire ; la connaissance d’autres langues comme le russe, le chinois ou l’arabe est appréciée.
Carrière et possibilité d’évolution
Le poste d’officier de renseignement est réservé aux citoyens français ayant moins de 25 ou 30 ans (cela dépend de l’affectation) lors de la signature du premier contrat. Il faut en outre être titulaire d’un diplôme de type licence (bac+3) ou master (bac+5), passer un concours spécifique, et répondre aux critères des tests d’aptitude physique et médicale exigés par l’armée. Les bacheliers ne peuvent pas devenir officiers de renseignement directement après leurs études. En revanche, ils peuvent intégrer l’armée avec le grade de sous-officier pour ensuite évoluer vers un grade d’officier dans le cadre d’une promotion interne.
Pour les officiers de renseignement de carrière (hors contrats), l’avancement s’effectue de manière automatique jusqu’au grade de capitaine, et au-delà. Ceux et celles qui le souhaitent peuvent également accélérer leur promotion en passant un concours de l’École de guerre.
Salaire brut mensuel d'un débutant
Formations nécessaires pour devenir officier de renseignement
Une formation dans le supérieur est exigée pour postuler directement au poste d’officier de renseignement. Plusieurs options sont possibles pour les jeunes intéressés :
- Une licence scientifique et/ou technique ;
- Une licence en sciences politiques ou en géopolitique ;
- Un master dans ces mêmes domaines d’études.
Sur la base d’un de ces diplômes, il convient ensuite de passer le concours d’entrée à l’École de l’air pour rejoindre l’armée de l’air, ou de l’École navale pour rejoindre la marine nationale.
Après obtention du concours et sélection sur dossier, les candidats acceptés suivent une formation militaire (rémunérée) qui est réservée aux futurs officiers de renseignement et qui dure entre 30 et 42 semaines selon les cas de figure. Cette formation permet d’acquérir l’ensemble des connaissances techniques, opérationnelles et tactiques requises pour effectuer les missions telles que l’interprétation d’imageries, le renseignement électromagnétique ou la guerre électronique. Des tests sportifs et psychotechniques sont également réalisés.
Situation du métier officier de renseignement
En règle générale, le premier contrat d’un officier de renseignement dure 18 à 36 mois selon l’affectation choisie. Ce contrat initial inclut la période de formation militaire rémunérée, et peut ensuite être renouvelé pour une durée de 3 ans pour les recrues qui souhaitent poursuivre leur mission avec le statut d’officier sous contrat (OSC). Au-delà de cette limite, il est impératif de devenir officier de carrière à part entière, un statut soumis à avancement automatique et couvrant une durée de 15 à 30 ans.
Un officier de renseignement peut être affecté à différents postes en fonction des besoins, de son ancienneté ou de ses compétences techniques : escadrons militaires, escadrons électroniques, centres militaires d’observation, bureaux de renseignement militaires, organismes interarmées ou interalliés, etc.